Lueurs sur la ville.

Pour qui a vu Paprika, Tokyo Godfathers est assez surprenant par son absence d’audace : réaliste, sans recours aux délires psychiques ou psychotropes, il délivre un conte de Noël chez les sans-abris affublés d’un bébé qui vont chercher, une nuit durant, à lui faire retrouver ses parents.
La ville est bien jolie, atemporelle, qu’on croirait vintage avant de voir des usagers du métro pianoter leurs téléphone, et l’équipée des rois mages plutôt touchante, du travelo fatigué au vieux bourru en ant par l’ado fugueuse. Les indices progressifs délivrés sur leur é et ce qui les a mené à la rue sont habilement amenés par un récit fragmenté qui parvient progressivement à leur donner chair.
Il n’empêche que l’ensemble est un peu laborieux, par un comique relativement inefficace, une intrigue générale vaguement foireuse (avec des détours saugrenus pas la mafia locale, un rapt, une tentative de suicide, un bébé qui se met à parler…) et des réactions souvent outrées qui deviennent rapidement pénibles.
Reste l’animation, fluide et modeste, qui parvient à saisir la pulsation d’une ville sous la neige et s’aide avec malice des haïkus pour le faire.

6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Vus en 2015

Créée

le 29 avr. 2015

Critique lue 2.1K fois

44 j'aime

7 commentaires

Sergent_Pepper

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

44
7

D'autres avis sur Tokyo Godfathers

Lueurs sur la ville.

Pour qui a vu Perfect Blue et Paprika, Tokyo Godfathers est assez surprenant par son absence d’audace : réaliste, sans recours aux délires psychiques ou psychotropes, il délivre un conte de Noël chez...

le 29 avr. 2015

44 j'aime

7

Satoshi, taudis, aussi trop fait...

Piquant le point de départ à Ford et l'ambiance à Capra, Satoshi Kon nous offre un conte de Noël sympathique dans une ambiance urbaine réussie. Trois clodos ; un pochtron, une vieille tantouse et une...

Par

le 15 mars 2011

30 j'aime

9

Merry Christmas

Tokyo Godfathers est une belle petite parenthèse dans la filmographie foisonnante de l’un des grands cinéastes d’animation des années 2000, le défunt Satoshi Kon. Loin des incursions mentales et...

Par

le 17 déc. 2018

28 j'aime

1

Du même critique

Les arcanes du blockbuster, chapitre 12.

Cantine d’EuropaCorp, dans la file le long du buffet à volonté. Et donc, il prend sa bagnole, se venge et les descend tous. - D’accord, Luc. Je lance la production. On a de toute façon l’accord de...

le 6 déc. 2014

779 j'aime

107

To leave and try in L.A.

Il y a là un savoureux paradoxe : le film le plus attendu de l’année, pierre angulaire de la production 2019 et climax du dernier Festival de Cannes, est un chant nostalgique d’une singulière...

le 14 août 2019

727 j'aime

55

Her

Vestiges de l’amour

La lumière qui baigne la majorité des plans de Her est rassurante. Les intérieurs sont clairs, les dégagements spacieux. Les écrans vastes et discrets, intégrés dans un mobilier pastel. Plus de...

le 30 mars 2014

627 j'aime

53