Pertinent.
Au travers d’une brève tranche de vie humaine, Meadows livre une des mises en images les plus réussies du mouvement Skinhead.
Le générique annonce la couleur. En mêlant fiction et images d’archives, ce film ambitionne une existence déant le cadre du divertissement.
Curieusement, la fiction choisie pour illustrer le propos de son réalisateur occupe un espace temporel et dimensionnel restreint. Un choix étonnant de prime abord mais qui vise certainement à renforcer l’immersion du spectateur et son attachement aux protagonistes.
Le film est servi par une distribution de haute volée, le jeune Thomas Turgoose en tête. Parfait dans ce rôle ardu et à l’interprétation périlleuse, il fait taire les mauvaises langues pour qui les enfants n’ont pas leur place au cinéma. Ce petit bout d’homme nous fait er du rire aux larmes avec une délicatesse peu commune.
Loin des clichés habituels, This is England propose une vision nuancée du mouvement par une étude de ces origines, un retour aux sources indispensable. Nulle justification ou absolution en vue. Une simple remise en place du contexte. Une rapide plongée dans un milieu peuplé de gens, à l’origine, parfaitement banals. Avec leurs forces et leurs faiblesses respectives, leurs personnalités, leurs peurs, leurs amours.
Pas d’élément déclencheur.
Une bête accumulation de ci et de ça. Mélangez, chauffez, attendez quelques mois ou années. Ajoutez un peu d’unité, une once d’appartenance et beaucoup d’amour propre.
Un seul but et non des moindres. Le réalisme.
C’est ce réalisme, accentué par l’incorporation des fameuses images d’archives, qui différencie This is England de ses pairs.
Shane Meadows filme à merveille ses hommes et femmes, avec une touchante simplicité, dans leur quotidien et leurs interrogations.
A l’heure du choix.
Lorsqu’il n’est plus permis d’être if, lorsque l’imaginaire ret la réalité, lorsque le rêveur se réveille, lorsque le garçon devient un homme.
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