La Convocation, Loveable, Valeur sentimentale, La trilogie d'Oslo : le cinéma norvégien s'impose en force, ces derniers mois, et dans des registres divers, quoique chacun des titres semble receler une part commune de satire sociale. C'est le cas aussi dans The Ugly Stepsister, premier long métrage d’Emilie Blichfeldt, qui n'est autre qu'une réécriture de la Cendrillon des frères Grimm, fidèle à sa manière, mais vue à travers le filtre de la méchante belle-sœur. Il y a un esprit sardonique plutôt réjouissant dans ce conte quand même éprouvant par ses scènes "d'horreurs corporelles" mais jubilatoire par la vision du prince charmant conventionnel, notamment, qui est traitée au lance-flammes, parce qu'il ne mérite guère mieux, eu égard aux dommages collatéraux qu'il provoque depuis des lustres. Il est simplement un peu dommage que la mise en scène ne soit que peu souvent au niveau de son ambition et que le scénario ne montre pas davantage à quel point il y a quelque chose de pourri dans ce royaume; au bout du conte. Reste que l'interprétation se situe à un niveau très élevé et qu'on a parfois l'impression d'y voir le côté pile d'une tendance dans l'air du temps, dont le côté face serait à l'évidence The Substance, lequel, soit dit en ant, alliait avec davantage d'audace mais peut-être aussi de maniérisme, la forme à son fond.