... [Avis de comptoir] ...
Ce deuxième volet pète bien, c’est incontestable. N'empêche, je ne vais pas non plus mouiller mon caleçon.
Scénaristiquement, c’est bidon, enfin y a pas bézef. A croire qu’on ne peut avoir les deux : une bonne histoire (ou presque) et une mise en scène qui dépote. On pourra toujours dire qu’un actioner n’a pas besoin d’une histoire, qu’on est là pour la tatane mais perso’, j’aimerai voir autre chose. Surtout qu’Evans propose du kiffe à l’état brut en bon fanboy qu’il est (il sait donc ce qu'il faut), qu’il torche son bordel irablement mais le récit reste pauvre en offrant une énième pseudo-saga mafieuse. C’est creux. J’ai l’impression que notre personnage principal se perd en route comme ses motivations, je sais pas moi, tiens comme sa vengeance. Et le fils du boss... pfft.
Y a toujours cette impression qu’Evans se demande de quelle façon il va pouvoir amener tel ou tel fight pour que l’ensemble soit crédible. Il est certain qu’il part avec ses personnages et ses bastons et qu’il brode autour de ça. Du coup, l’évolution du récit, sa simple construction peut se révéler hasardeuse. Et c’est dingue parce que lorsque je regarde Outrage, aussi simpliste qu’il soit dans son pitch réalisé un millier de fois, des mafieux qui se foutent sur la gueule tout du long, ça marche. Le film de Kitano me semble logique dans son déroulement et digne d’intérêt, encore une fois : aussi rabâché qu’il soit ! Il lui manque un truc au Evans, un truc qu’on retrouve chez le réal’ de The New World qui reprend les mêmes artifices, les mêmes histoires mafieuses vues et revues et qui pourtant parvient à captiver, à ouvrir quelque "chose". Là, s’il n’y avait le côté action over-the-top et les personnages haut en couleur qui habitent cette histoire, il serait plus qu’anecdotique. c'est triste à dire et à écrire.
Si l’on oublie son scénario quelque peu foireux et manquant cruellement d’ambition, de l’ambition on en retrouve quand même dans la mise en scène (y a de sacrés plans et moments atmosphériques sans déc') et par extension les chorégraphies d’actions sont jubilatoires (pige pas les gens qui trouvent ça "nul"). Je vais pas faire une redit des qualités soulignés par les senscritiqueurs qui ont apprécié le boulot. C’est du tout bon. J’ai bien accroché. La violence est sèche. Il arrive souvent qu’on ait le souffle coupé, notamment dans les cascades. Après Evans sait (comme un Tarantino) qu’il faut livrer de la scène d’anthologie avec ce genre de film. Il n'y a que l'embarras du choix. Et des personnages qui marqueront (même si peu creusés, pas toujours nécessaire pour la cohérence du récit) comme l’autre clodo (dont on aurait, semble-t-il enlevé des scènes au montage) ou celui avec sa batte de base-ball, ou encore cette sexy lady au double marteaux. Limite, je me dis à l'instant que ce film aurait dû être en deux parties (90/100 min.) pour pouvoir alimenter, donner la part belle à ses personnages et que ce Berandal soit aussi plus digeste. 2h30, c'est beaucoup, même si la gestion du temps est plutôt soutenue dans l'ensemble (une p'tite moue en écrivant/parlant de ça) mais c'est quand même trop long. On s’ennuie, souvent.