Note personnelle : 6/10
Il y a des films qui s’annoncent comme des révélations, et The Pact fait partie de ceux-là. Il démarre avec l’assurance discrète d’un thriller psychologique bien ficelé, posant les bases d’un univers mystérieux où chaque silence semble porteur de secrets. Mais derrière cette façade soignée se cache une œuvre qui, malgré son potentiel, reste à mi-chemin entre réussite formelle et développement narratif inabouti.
Dès les premières minutes, Nicholas McCarthy installe une ambiance pesante et immersive. La maison familiale, espace confiné et figé dans le é, devient le théâtre d’un malaise diffus. La mise en scène joue habilement avec les vides, les ombres, les portes entrouvertes : tout semble animé d’une présence invisible. Ici, l’horreur n’est pas frontale, elle rampe, elle suggère, et c’est ce qui rend l’expérience si engageante au départ.
Mais cette tension initiale, aussi efficace soit-elle, finit par s’essouffler faute de renouvellement. Le film semble se reposer un peu trop sur son atmosphère, sans oser l’approfondir à travers une narration pleinement assumée. Certaines scènes qui devraient faire monter la tension retombent à plat, comme si le film hésitait à franchir un certain seuil.
Caity Lotz incarne Annie avec justesse : elle donne vie à une héroïne à la fois vulnérable et résiliente, ancrée dans une réalité psychologique crédible. On croit à ses réactions, à ses doutes, à sa peur. C’est elle qui maintient le fil narratif quand celui-ci commence à s’effilocher.
Car si l’idée de mêler le surnaturel à un drame familial était prometteuse, le scénario ne parvient pas à l’exploiter pleinement. Les révélations arrivent de manière inégale, parfois attendues, parfois trop elliptiques. Le film semble vouloir garder ses secrets à tout prix, mais à force de trop suggérer sans conclure, il laisse le spectateur sur sa faim.
Là où The Pact aurait pu se distinguer davantage, c’est dans l’exploitation de sa symbolique. Le pacte du titre, au-delà de sa dimension littérale, évoque un lien transgénérationnel marqué par le déni, le traumatisme et la violence enfouie. La maison devient alors une métaphore du psychisme : chaque pièce fermée, chaque mur creux représente un souvenir refoulé, une douleur jamais exprimée.
Le fantôme, loin d’être une simple entité horrifique, incarne une vérité longtemps étouffée, celle d’un é familial toxique qu’on a préféré ignorer. Le film aurait pu aller plus loin dans cette direction – approfondir ce que signifie hériter du silence, porter les fautes des générations précédentes, ou être le maillon d’une chaîne de souf. Mais cette lecture reste en arrière-plan, à peine effleurée, comme si le film n’osait pas assumer pleinement son sous-texte psychologique.
En fin de compte, The Pact laisse une impression de demi-mesure. Ce n’est pas un film raté – il est même prometteur à bien des égards. Mais il donne la sensation de n’avoir pas totalement cru en ses propres thématiques. En voulant ménager à la fois le thriller, l’horreur et le drame intime, il peine à trouver un équilibre fort.
Reste une ambiance saisissante, une actrice convaincante, et une poignée de scènes marquantes. Mais l’ensemble manque d’une cohérence émotionnelle et narrative qui aurait pu transformer cette œuvre en expérience marquante.