The Monkey
5.3
The Monkey

Film de Oz Perkins (2025)

Le Singe Tambour

Après Longlegs, qui ne cesse de hanter mon esprit malgré ses nombreuses imperfections, Osgood Perkins revient avec une adaptation d’une nouvelle de Stephen King, The Monkey.


Le parallèle avec Longlegs est omniprésent lors de la séance, tant le film souffre de la comparaison, surtout qu’il en a les mêmes défauts, qui ne peuvent pas être relativisés par le génie outrancier de Nicolas Cage.


La scène d’ouverture de Longlegs est le sommet du film. Un modèle de tension et de mise en scène, au contraire de celle de The Monkey. Elle est plus facile. Dans une boutique, un homme en tenue de pilote de ligne, incarné par Adam Scott, dont le talent est enfin reconnu par la grandiose série de Ben Stiller, Severance, débarque avec son costume ensanglanté pour rendre un jouet, en l'occurrence le singe. Le gérant oppose son refus pour reprendre le produit, ce qui va occasionner une scène grotesquement gore et jouissive, qui donne le ton du film.


Comme dans Longlegs, une mère célibataire (Tatania Maslaly) élève ses enfants. Il s’agit de jumeaux aux rapports conflictuels, au point que Hal (Christian Convery), à des idées de meurtres envers son aîné Bill de quelques secondes, ce qui a instauré un gouffre entre eux. Malgré l’amour de leur mère, qui résout chaque problématique par la danse, ils ne peuvent s’empêcher d’être à la recherche d’un père qu’ils n’ont pas connu. Dans cette quête, ils vont tomber sur une boîte contenant le singe qui, selon l’inscription sur le couvercle, est presque vivant. Celui-ci était dans un placard. Plus tard, il va se retrouver dans le sous-sol puis un puits, des lieux qu’affectionnent les croquemitaines.


Le comportement de Bill à l’encontre de Hal, a anéanti sa confiance, au point de se replier sur lui-même et d’être la cible d’une bande de filles au collège. Une situation qui va mener au drame et les forcer à se séparer du singe, dont ils finissent par percevoir la nuisance maléfique.


25 ans plus tard, Hal est toujours cet adolescent, replié sur lui-même et dans l’incapacité de nouer une relation. Il mène une vie banale avec un emploi banal. A la seule différence qu'il a un fils, Petey (Colin O’Brien), dont il est séparé de la mère, reproduisant le même schéma familial que son père. Il est dans l’incapacité de s’occuper de lui, au point que la proposition d’être adopté par son beau-père (Elijah Wood, qui ne fait que er) lui semble être le mieux pour son fils.


Hal n’est plus en lien avec Bill mais la réapparition du singe, va les réunir à nouveau face à cette menace qui recommence à décimer le monde qui les entoure.


A partir de là, le film se vautre gentiment. La phase adulte est moins convaincante malgré les décès qui sont toujours aussi jubilatoires. Pourtant, les thématiques abordées sont intéressantes, ainsi que la relation de Petey avec son père. C’était aussi le cas dans Longlegs où le film perdait de son mystère lors de la scène de l’interrogatoire.


Après la série The Gentlemen, adaptation par Guy Ritchie de son propre film, Theo James retrouve grâce à mes yeux. Une disgrâce survenue à la suite du déplorable Divergente de Neil Burger puis la série Golden Boy, dans lesquels, il ne se repose que sur sa gueule de jeune premier. Avec l’âge, 40 ans, l’acteur atteint sa maturité et peut reprendre le cours d’une carrière qui était jusque-là gâchée.


Avec The Monkey, Osgood Perkins ne transforme pas pleinement les promesses entrevues dans Longlegs. Il n’en demeure pas moins que le film est une sorte de Destination Finale délicieusement gore et drôlement macabre, qui se regarde sans déplaisir et peut trôner auprès des séries B des années 80, tant le réalisateur, scénariste et acteur s’inspire de cette période.

6
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le 1 mai 2025

Critique lue 3 fois

Laurent Doe

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