Pas de doute, Robert Eggers ret la team de la Nouvelle Vague du cinéma de genre où Ari Aster et Jordan Peele y mènent déjà la danse ! Après The Witch, le jeune réalisateur signe une nouvelle fois une atmosphère très singulière, anxiogène et innovante. Pour ma part, je ne suis pas sorti indemne de The Lighthouse car sa vision de l'horreur et de l'épouvante bouleversent les codes habituels, que ce soit par sa forme d'antan, son écriture et son huis-clos presque théâtraux ou son imaginaire sordide. Difficile de chipoter face à l'envergure de cet ovni cinématographique qui, en plus d'être une réelle expérience de spectateur, se révèle être efficacement dérangeante et oppressante. Pas d'effusion d'hémoglobine, pas de jumpscare, pas de déjà-vu mais beaucoup de références à la mythologie grecque, aux légendes de marins et à la littérature. Ici, le concret flirte avec un fantastique obscur, fascinant et poétique. J'ai été emporté par cette virée dans la folie pure, à la double-lecture labyrinthique, qui offre à Robert Pattinson sa meilleure performance ! Ce rôle de jeune gardien de phare, silencieux et parano, est d'une grande complexité, surtout lorsqu'on y ajoute les codes de langage et corporels de cette époque ! Face à lui, on découvre un Willem Dafoe en vieux loup de mer expérimenté et mystérieux aux soliloques hypnotiques et au jeu expressionniste. C'est un film qui s'amuse à détourner les codes, les sens et les attentes du spectateur et qui accomplit la prouesse d'un jamais-vu. Rare, éprouvant, marquant et riche : ce sont les termes qui me viennent pour décrire mon expérience. Je suis sorti vidé, déboussolé... Pour son exercice de style épatant, ses acteurs jusqu'au-boutistes et sa plongée dans les abysses de la folie, je vous garantis que The Lighthouse encombrera pendant un bon moment vos esprits !