Une certaine image de l’Amérique actuelle, entre désillusion et solitude. Dès le premier dîner dans la cuisine, on s’attache à tous les personnages, embarqués dans un quotidien qui s’effrite. On entre alors très vite dans un superbe portrait de femme arrivée à un tournant de sa vie. Par petites touches progressives, on comprend tout ce qu’a été sa vie, ses ex, sa fille, son travail, et surtout tout ce qui est en train de disparaître. On ne voit jamais le show, seulement les coulisses et sa vie chez elle, où elle s’accroche désespérément à son é et à sa gloire fanée. Le personnage incarné par Pamela Anderson est évidemment le plus fort, et elle est formidable dans le rôle. Une vraie renaissance, qui lui a valu une nomination aux derniers Golden Globes. Sans doute l’une des plus belles performances d’actrice de l’année.
La mise en scène de Gian Coppola (petite-fille de) et le scénario sont pleins de pudeur, de tendresse, de justesse et de délicatesse. Côté casting, Pamela Anderson impressionne, mais Dave Bautista en contre-emploi est aussi très bien. Jamie Lee Curtis, méconnaissable, est absolument géniale dans le rôle de la bonne copine.
Un film qui, à l’instar de The Substance (dans un tout autre registre), dresse une chronique amère sur l’invisibilité des femmes d’âge mûr. Comme quoi, avec un petit budget, on peut faire un grand film. En tout cas l’un des plus beaux de l’année, un portrait de femme bouleversant, le plus marquant vu sur grand écran depuis longtemps. Terriblement nostalgique, mélancolique et souvent cruel, voire déchirant. En un mot : bouleversant.
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