Voici le troisième volet de ce qu’on appelle maintenant la saga Kingsman. Vaughn est toujours aux manettes et c’est plutôt engageant quand on pense au vent de fraîcheur que le premier opus avait apporté au genre du film d’action, un genre en mort cérébral depuis pas mal de temps. Cette fois c’est une préquelle, soit un film dont les événements se ent avant le premier épisode. Et quand ça commence à trifouiller le é, c’est qu’il n’y a plus grand-chose à raconter.
Ainsi, nous sommes au début du XXème siècle. Les guerres coloniales font rage et les appétits des couronnes européennes sont grands. On ajoute à ça un nationalisme nourri et on a le cocktail qui nous mène à la première guerre mondiale. Dans ce contexte, le jeune Conrad, fils du duc d’Oxford veut en être. Et derrière tout ce bordel, il y aurait un grand complot pour détruire la couronne d’Angleterre.
Bon, je e volontairement sur l’essentiel des intrigues. Le début est plutôt sympa. Le regard porté sur les guerres britanniques en Afrique du Sud est réprobateur et tend vers un pacifisme appréciable, de bon aloi même. Globalement, en tant que film d’action, le film s’en sort bien. Les combats sont assez chouette et la narration est vive et dynamique. A l’interprétation, pas de problème, ça fonctionne bien, en particulier sur le personnage un brin malaisant de Raspoutine interprété brillamment par Rhys Ifans. Mais tout ça ressemble beaucoup à plein d’autres trucs. Ça pourrait être un Marvel. Ça en a l’esthétique propre sur elle et la volonté de créer une « franchise » à traire à l’infini. On est donc très loin du vent frais qu’apportait ce néo-James Bond à ses débuts. Mais au fond, le plus dérangeant est probablement le tripatouillage historique qui nous est montré. Dans une espèce de gloubiboulga, on nous dit calmement que Raspoutine est un pédophile actif dans une société secrète qui vise à affaiblir le Tsar pour qu’il n’entre pas en guerre contre l’Allemagne afin que celle-ci puisse écraser le Royaume-Uni. Pour ce faire, cette société embauche Lénine et celui-ci s’entendra très bien avec Hitler, plus tard. Le rôle de la ou de l’Italie ? Aucun. On ne sait même pas où est le front. Alors … comment dire … C’est de la fiction certes mais était-ce nécessaire de transformer à ce point la réalité historique ? Jusqu’à être dans un contresens total ? Enfin l’avantage très confortable de tout ça, c’est que ça fait peser la responsabilité de la première guerre sur une société secrète très méchante. Et pas sur des égos démesurés, des intérêts financiers et industriels et des idéologies belliqueuses. Pratique. Mais douteux. Presque révisionniste. On tient donc un spectacle tout juste correct sur la forme mais assez dégueu dans le fond. Perso, je me erai bien du 4ème opus annoncé.