Un film dont les héros sont des vieux, c'est rare. Pas des croulants décatis qui voient la mort arriver en plus, des héros positifs ces vioques. Des héros comme des jeunes, quoi. Faut dire qu'ils bossent encore, mais le Royaume-Uni n'a jamais été connu pour sa générosité envers les classes populaires. Et encore, les années 80 n'étaient pas encore ées par là, puisque le film se déroule au début des sixties.
The Duke est porté par un excellent duo d'acteurs, Broadbent incarnant le mari, autodidacte un brin anar, généreux et excentrique, doté d'un sens de la répartie et de la formule hors du commun. Mirren, l'épouse, besogneuse, acariâtre et en quête de respectabilté, que le spectateur finira par découvrir dotée d'un cœur d'or. Car on est tout de même dans un feelgood movie, comme seul les britanniques sont capables d'en faire. Pas véritablement d'originalité, donc, un scénario assez linéaire et attendu, avec tout de même un rebondissement assez inattendu (et fort bien préservé par la promo) dans le dernier quart du film. Bande son également sans surprise, à base de jazz de l'époque, mixé très fort et quelques longueurs également (images d'époque de Londres).
Le morceau de bravoure se situe à la fin, c'est bien sûr la scène du procés, très drôle, et qui, par des plans intercalés de Mirren qui se rend au cimetière, parvient à convoquer avec force l'émotion du spectateur. Tout ça est tiré d'une histoire vraie, sans doute quelque peu romancée, comme pour un rajouter une louche sur la grandeur d'âme des sujets de sa gracieuse majesté. Pour autant, j'ai é un moment assez agréable à visionner ce film, qui constitue un bon pansement à la déprime ambiante de notre temps.