Je ne connais rien à la mode et je ne m'en porte pas plus mal. Le monde des paillettes aurait d'avantage tendance à me faire gerber qu'à m'attirer. Je ne e pas ces ados à peine réglées qui se la joue femme fatale. Et si je revois encore une photo de profil Facebook où une pimbêche fait la moue, je risque fortement de lui faire bouffer son clavier. Autant dire que je n'étais pas la cible principale d'un film comme "The Bling Ring". Oui mais voilà, j'ai une énorme sympathie envers la fille Coppola et je pensais naïvement que la géniale réalisatrice de "Virgin suicides" et de "Lost in translation" aurait quelques chose à dire sur un univers qu'elle connait bien, du moins plus pertinent que ses deux derniers essais.
Sauf que là où j'espérais une légèreté et un certain recul de sa part, Sofia Coppola traite son film avec un sérieux imperturbable et ne parvient jamais à poser un véritable regard sur un sujet qui était pourtant fait pour elle, se contentant de filmer les événements mécaniquement, contrairement à un Harmony Korine qui, sur un sujet similaire, offrait tout de même une véritable expérience cinématographique, que l'on aime ou pas le produit fini.
Les intentions étaient bien entendu louables, la cinéaste ayant sûrement voulu décrire la difficulté de trouver sa place dans un microcosme où les apparences sont reines et montrer une jeunesse de plus en plus superficielle et attiré par une célébrité éphémère, que l'on obtient non pas grâce à ses talents mais pour s'être fait sauter par le dernier footballeur à la mode. Un peu comme le bahut, finalement.
Malheureusement, on s'ennui ferme devant ce spectacle aussi futile que le monde qu'il décrit, tuant dans l'oeuf toute sympathie pour des personnages a qui l'on rêve de balancer un sacré coup de pied au cul, gosses de riches à baffer malgré une interprétation impeccable. Ne vivant pas dans cet univers, je ne saurais émettre un jugement sur la crédibilité du film ou son absence. D'un côté, il ne me serais pas totalement étonnant que des êtres autant décalés de la réalité laissent leurs clefs sous le paillasson ou leurs fenêtres ouvertes. De l'autre, si c'était aussi facile de s'introduire chez eux, il y a belle lurette que la population entière de L.A. squatterait chez Paris Hilton.
Une nouvelle déception d'une cinéaste autrefois ionnante mais qui, je finis par en être convaincu, a déjà dit tout ce qu'elle avait à dire dans ses deux premiers films. A moins que la demoiselle ose enfin sortir un peu de chez elle et explorer le vrai monde, celui avec de vrais gens. On mord pas, Sofia, je te promets !