Oriane Bertone est notre petit génie tricolore de la scène verticale mondiale, notre jeune prodige de l’escalade française. Née en mars 2005, elle vient de participer aux Jeux Olympiques de Paris, à seulement 19 ans.
The Ascent ionnera les fans de grimpe. Le documentaire de Thomas Laporte et Thibault Pailler (presque trop court : 52 minutes, format classique pour une diffusion TV) revient sur la jeunesse de la championne à La Réunion, jusqu’à sa préparation pour les Jeux.
Oriane découvre l’escalade lors d’une sortie scolaire du centre aéré, et se ionne rapidement pour ce sport. A l’âge de 8 ans, elle s’inscrit au club d’escalade local, 7 à l’Ouest, dont est issu certaines grimpeuses françaises de renom comme Fanny Gibert et Manon Hily. Les ravines de l’île, en particulier celles des Avirons, deviennent rapidement son terrain de jeu favori. Avec sa sœur jumelle Margot, puis son petit frère Max (également dans l’équipe de ), la famille se consacre à l’escalade sous l’impulsion du papa.
A 8 ans, Oriane réalise son premier 7B, projet qu’elle vient travailler à tour de rôle avec son coach de l’époque, et avec son père. La famille diversifie les horizons de grimpe, répétant les voyages à en Métropole, à Fontainebleau, et à Rocklands, en Afrique du Sud (relativement proche en avion de La Réunion), deux des Mecque de l’escalade mondiale.
Le documentaire prend bien le temps de raconter et d’analyser ces débuts, ce qui est fort plaisant pour le public. A 9 ans ½ (soit à peine un an et demi après avoir commencé l’escalade), elle gravit son premier 8A à Rocklands, Hatchling, bloc bien connu pour sa forme de coquille d’œuf. The Ascent e également un long moment sur le travail de la jeune fille dans Golden Shadow, un bloc côté 8B+ toujours à Rocklands, qu’elle réalise à l’âge de 12 ans, devenant par là même la plus jeune grimpeuse à réussir un bloc dans cette cotation.
C’est à la suite de cet exploit que les choses s’accélèrent : sa performance lui vaut ses premiers articles de presse, notamment sur le site 8a.nu, la référence mondiale en matière de référencement des ascensions.
En parallèle de ses prouesses sur caillou, la grimpeuse connaît un succès phénoménal en compétition, glanant l’Or en Championnats d’Europe et du Monde jeune.
Le film décrit la difficile transition de la vie de famille, où Oriane est entraînée par son père, à la vie de compétitrice de haut niveau, sous la tutelle de son entraîneur Nicolas Januel au pôle . Comme l’indique l’un des intervenant « couper le cordon avec le père n’est jamais simple ».
La dernière partie du film sera mon petit regret : la réalisation e malheureusement un peu rapidement sur cette période plus récente de la vie d’Oriane, sur son implication dans l’équipe de , et l’engagement quotidien que demandent ses entraînements. Les grimpeurs parisiens auront tout de même le plaisir de retrouver certaines salles bien connues, comme Karma à Fontainebleau, ou encore l’incontournable salle de voies Murmur à Pantin.
Le documentaire se termine sur la médaille d’Or d’Oriane en bloc sur l’étape de coupe du monde de Prague en 2023, ainsi que sur sa médaille d’argent quelques semaines plus tard lors des Championnats du monde de Berne. Un carton nous apprend que notre jeune athlète a décroché sur ticket pour les Jeux 2024 lors du tournoi de qualification à Laval (elle se hissera en finale des Jeux et finira 6e). J’ai trouvé un peu dommage que le documentaire ne couvre pas cette dernière compétition de Laval, point d’orgue d’une année 2023 sportivement chargée.
The Ascent a eu droit à une Première mondiale fin 2024 dans la plus belle salle de cinéma du monde : au Grand Rex à Paris, en présence bien sûr de la principale intéressée. Le film est depuis quelques jours disponible gratuitement sur la chaîne YouTube d’Oriane.