Ce téléfilm britannique, réalisé par Lindsey C. Vickers et sorti en 1981, qui a renaquit de ces cendres il y a peu grâce à reconsidération du grand public et des cinéphiles, n'est vraiment pas mal du tout. Mais il est quand même très difficile de rentrer dedans tellement tout est évasif et flottant. Je m'explique.
Nous suivons ici l'histoire d'un père de famille qui doit annoncer à sa fille qu'il ne pourra être présent demain pour son concert à cause d'un rendez-vous qu'il doit honorer en banlieue londonienne. Évidemment, sa fille est très vexée, surtout que les deux ont une relation très fusionnelle, voire même trop mais c'est encore un autre sujet, ou peut-être fait-il partie du sujet principal. Car c'est effectivement dans cette ambiance oppressante de famille trop parfaite (le père qui travaille, la mère au foyer qui cultive ses roses et la fille à qui tout réussi) que nous sont présentés ces personnages. L'inceste est omniprésent mais en même temps jamais explicite, il serait même presque insistant si on ne prêtait pas attention à certains détails, et encore, le film dépend de l'interprétation de chacun.
Car le film a effectivement ce sens du détail, que ce soit dans des dialogues quelques fois évasifs ou de mise en scène avec des gros plans sur des éléments lambdas mais qui prendront un sens à un moment donné. Ah oui et j'oubliais cette scène d'introduction toute aussi mystérieuse que marquante qui nous met tout de suite dans le bain. Ainsi, le film se démarque des productions horrifiques classiques, même pour les années 80, c'est-à-dire que nous sommes ici dans un film qui travaille avant tout son ambiance et au rythme lent, voire même trop, à mon goût, pas moments.
Effectivement, même si je reconnais la virtuosité de la mise en scène (car la fin nous fait alors prendre conscience d’énormément de choses que l'on aurait laissé er à la trappe) et la qualité du scénario, je ne peux pas dire que j'ai été happé par le film du début à la fin, bien au contraire, ce dernier m'ayant laissé sur le carreau plus d'une fois. Notamment dans les séquences oniriques complètement WTF qui n'ont strictement aucun sens à ce moment de l'intrigue.
Car oui, j'ai oublié de le mentionner mais c'est la partie la plus importante de l'histoire : tous les personnages de la maison font ce même rêve étrange dans lequel le père de famille a un accident de voiture le lendemain. Et du coup, eh bien, le spectateur évolue dans le film comme dans un rêve, ou plutôt un cauchemar : des images vaporeuses qui n'ont pas vraiment de sens, le tout dans une atmosphère ultra-oppressante dû à une bande son omniprésente qui met mal à l'aise.
"The Appointment" est donc clairement un film à voir deux fois : une première fois pour la découverte, peut-être se laisser porter par le délire sans chercher à comprendre et puis une seconde fois avec les clefs en tête pour reconstituer plus facilement les pièces du puzzle.