Bonjour tout le monde,
"Le tatami est mon ami" , cela pourrait être un mentrat et, à coup sûr , une expérience positive pour Leila, judoka de haut niveau et iranienne actuellement.........
Elle participe au championnat du monde de judo en Géorgie.
" Le Judo, c’est la voie qui nous mène à utiliser plus efficacement l’énergie physique et mentale. Par la pratique des exercices d’attaque et de défense, on peut, tout en disciplinant et en cultivant son corps et son esprit, acquérir une connaissance profonde de son principe. Car le but final du Judo, c’est se perfectionner et être utile au monde.
( Jigoro Kano, inventeur du judo ).
Cette œuvre cinématographique, fort percutante et intense, nous plonge dans le paradoxe suivant : plus Leila gagne ses combats de judo, plus le pouvoir théocratique de la République islamique d' Iran fait pression pour que Leila abandonne la compétition car il est hors de question qu'elle soit en finale , pour une médaille d' or, face , éventuellement, à une judoka israélienne............
Ce film, efficace et intense , se regarde en noir et blanc. Cela sied bien à cet art martial et le format, presque carré de l' image, intensifie les mouvements chorégraphiques des matchs et met en valeur le fameux tatami où évoluent les judokas, en laissant le public plus loin ce qui constitue un choix artistique fort judicieux et visuellement astucieux.
Arienne Mandy incarne, magistralement ,physiquement et moralement Leila Hosseini, et Zar Amir Ebrahimi joue son entraîneur Maryam Ghanbari, tout en co - réalisant le film avec Guy Nattiv, proposent deux interprétations stupéfiantes et crédibles , efficaces et sans artifice, de ces deux femmes en analysant brillamment le dilemme psychique imposé par la dictature théocratique iranienne.
Leila est mariée et a une petite fille et son mari n' est pas du tout macho .Elle ne sera nullement gênée d' essayer de devenir championne du monde de judo face à une athlète israélienne évidemment!
Notons les magnifiques plans séquences et les précises vues, en caméra mobile , tout au long des lieux d ' entraînement, de transit et de combat , tel des labyrinthes ou des scènes qui illustrent le mental perturbé de Leila face aux menaces du pouvoir absolu du guide suprême de ce pays en pleine compétition sportive...........
" Dois-je abandonner ou pas ?", tel est la question lancinante qui se pose à Leila en pleine compétition mondiale...... Obéir aux injonctions inquiétantes de la tyrannie ou continuer le championnat du monde en mettant en danger ses proches, sa coach et elle - même.
Voici une citation du génial Stanley Kubrick :
"Je n' ai jamais été certain que la morale de l'histoire d'Icare doive être, comme cela est généralement accepté, "N'essaie pas de voler trop haut", et je me suis demandé si on ne pouvait pas l'interpréter autrement : "Oublie la cire et les plumes, et construis des ailes plus solides." ( Stanley Kubrick).
Arienne Mandi, très sportive et applicant à la lettre la belle citation précédente , a réalisé les combats de judo elle - même, face à des championnes internationales lors du tournage de ce film. Chapeau Arienne Mandi qui marque très positivement son premier grand rôle dans un long métrage !
Savez - vous que la devise du judo est "Jita Kyoei" ou, en français, "entraide et prospérité mutuelle".
De nouveau............ Ecrivons la raison d ' être du judo, art martial s' il en fut: “Jita Kyoei”,
et cela signifie:
“entraide et prospérité mutuelle".
(Cette expression a été créée par Jigoro Kano, le fondateur du judo).
Voici deux ans, le mouvement :
" Femme
Vie
Liberté "
a commencé et dure et perdure sous le joug théocratique en Iran. Ce film est dans le sillage de cet espoir pour le peuple perse évidemment!
A vous.
Cordialement.
Gérard Michel.