Après le age remarqué de Mulan nommé aux Oscars, sans en remporter malheureusement, les studios Disney en cette année 1999 s'attachent à adapter une histoire moins méconnue du grand public, celle de Tarzan. Semblable à un dernier cri héroïque avant plusieurs années de vaches maigres totalement injustifiées (Atlantide, La Planète au trésor et Lilo & Stitch entre autre), ce dernier film s'avère être un objet puissant et fort, complètement incarné.
Sans aucun doute l'histoire de Tarzan attendait sagement depuis belle lurette dans les tiroirs du studio, d'ailleurs il est assez étrange que celle-ci ne fut pas adaptée plus tôt. Des animaux, une histoire d'amour, des thématiques sur la famille et la quête identitaire, c'est comme si Tarzan avait littéralement été écrit pour être adapté un jour sous les doigts habiles des artistes de la firme aux grandes oreilles.
Difficile donc de faire la fine bouche ici, tant le produit s'avère réjouissant. Là où le roman originel peut paraître difficilement abordable pour un jeune public, Disney en fait une fresque poignante sur l'amitié, la famille, l'amour mais aussi la quête de soi. Tout ceci distillé habilement dans un récit sur la peur de l'autre et de l'inconnu, et les dangers du braconnage. Si objectivement le film ne fait que mettre en scène des recettes qui font les beaux jours du studio depuis des années, il a en revanche la qualité indéniable de bien faire son oeuvre. Tarzan s'impose comme un récit fort et touchant, sur le rapport de force entre l'homme et la nature, l'instinct primaire face au capitalisme et à la société dite civilisée.
La vraie bonne trouvaille de l'écriture réside dans cette manière de dénoncer sans tomber dans la propagande, notamment grâce aux protagonistes. Tarzan lui-même, évidemment, qui compose la jonction de l'ensemble, mais aussi et surtout Jane et son père, les naturalistes civilisés ayant reçu une éducation Victorienne typique, et Clayton, chasseur avide d'argent et totalement étranger à l'idée de ne pas être le plus fort avec son fusil. Ce sont des procédés simples et qui fonctionnent, comme bien souvent chez Disney, pas besoin de chercher midi à quatorze heure, la concision est une affaire qui roule dès lors qu'elle est entre de bonne main. Fluidifiant l'écriture et parvenant à rendre le récit plus subtil qu'il ne le laissait croire.
Côté mise en scène, si les glissades de Tarzan sur les lianes ne manquent pas de style, il faut avant tout souligner la 3D numérique incrustée aux dessins à la main. Cette dernière étant de qualité, nous rappelle une nouvelle fois que chez Disney il n'y a pas que des grands conteurs d'histoires, mais aussi de vrais artistes visuels. Ajoutons à cela une bande-originale en anglais ET en français signée par un certain Phil Colins, et l'on obtient ici une nouvelle fois un film mémorable.
Tarzan est donc un film qui tient toutes ses promesses, un excellent classique du studio. Simple et efficace mais non pas moins beau et poignant. En tout cas pour ma part je suis ivre d'iration.