Tiens, mais c'est pas Johnny Depp ?
Je suis tombé sur ce (télé)film en recherchant la version de Burton. Et en fait, je croyais que c'était bien ça pendant les premières minutes, jusqu'à ce que je me rende compte : mais putain il est où Johnny Depp ?
Bien moins connu que le film de Burton, on en vient très naturellement à comparer ces 2 oeuvres, qui n'ont pourtant pas grand chose à voir l'une avec l'autre. Et quelle surprise en voyant que cette version est moins bien notée sur SensCritique. (mais après tout, il n'y a que 26 votes, et probablement 25 personnes qui se sont plantées de film aussi et qui ont donc été déçues.)
Donc ici, pas de chanson débile et d'une médiocrité musicale affligeante. Pas d'histoire à l'eau de rose qui ne tient pas debout. Pas de scénario pauvre basé sur une histoire de vengeance sans grand intérêt. Pas d'univers burtonien si délectable non plus.
...mais le Londres du XIXème est finalement pas si mauvais dans ce téléfilm.
A la place, on retrouve un barbier certes en quête de vengeance, mais aussi tourmenté. Il sent monter son besoin de sang, il ne sait bientôt plus s'empêcher de céder à son vice. On se retrouve partagé entre l'horreur et la pitié pour ce personnage. Le barbier torturé est très bien joué. L'ensemble (tiré d'une pièce de théâtre parait il) est juste un peu statique.
Et sa relation avec Mrs Lovett est bien plus profonde et mieux foutue.Une véritable fascination morbide teintée d'humour noir.
Je n'irai pas jusqu'à dévoiler le final qui laissera plus d'un badaud londonien sur sa soif, mais il est là aussi bien plus mémorable que la fin assez attendue du vieux beau Depp.
Bref, un téléfilm avec beaucoup moins de prétention, qui a troqué la poésie de Burton pour un scénario bien mieux ficelé. Un angle beaucoup plus intéressant à mes yeux pour revisiter la légende de Sweeney Todd.
Mais je suis peut-être un peu partial, car de mémoire je n'ai apprécié aucune de ces aberrations que l'on nomme films musicaux.