si belle et pourtant si seule

Belle, jeune et sportive, une fille pleine d'espoir, entouré de ses milliers de fans, de ces réseaux sociaux, pour qui elle transpire lors de ses cours de fitness, devenues de véritables show TV qu'elle anime aux rythmes de son sublime corps. Une vie de rêve où le bonheur ne semble pourtant jamais vrai. Ce besoin qu'elle ressent de plonger dans un monde où le virtuel se mêle au réel, et ce désir de tout oublier pour se réinventer afin de pouvoir se découvrir quand toutes les heures n'ont pas encore sonné. Auprès de cette influenceuse, Sylwia ( Magdalena Kolesnik ) une inspiration qu'ils affectionnent, devenu leur idole, et qui n'aspire qu'a être vue, reconnue, à la recherche d'une confirmation.

Toutes ces vidéos qu'elle met en ligne pour ne pas être seule, à coups de likes effrénés, de marques et de nouvelles recettes qu'elle veut partager avec tous ces abonnés. Un instant magique, qui comble le vide de son quotidien, cette petite boite virtuelle, dont elle ne sais plus comment sortir, mais dont elle maîtrise si bien les codes. Ainsi que ces publicitaires, son entourage professionnel qui n'ignore pas comment stimuler toute les envies de son public. Cette image si parfaite dans un royaume artificiel, qui n'efface rien malgré toutes ces larmes de solitude, et ce sourire qu'elle ne veut pas voir disparaitre. Un dilemme qu'elle doit choisir, deux mondes qui se rencontrent et un système qui lui échappe, c'est un équilibre difficile à trouver.

Ce film analyse le personnage de Sylwia et sa recherche constante de performance, toujours au Top, qui vie selon ses propres règles. Une énergie dans un corps sain, une représentation positif et vendeuse quelle véhicule auprès de ces milliers d'adeptes. Mais lorsque l'égérie ne devient plus qu'une Approximation, alors tout devient vulnérable, une intimité qui perd de son charme, négative et malsaine, qu'on risque d'oublier.

Le film porte un regard intéressant sur cet objet complexe, la représentation de tous ces réseaux sociaux et leur partie intégrante dans nos vie, nos sociétés. Ce phénomène contemporain qui s'en dégage, ses besoins qui en découlent, les dommages aussi, tels que la dépendances, son reflet des relations humaines dans la vie réelle. Notamment une scène dans le film qui permet de mesurer son degré de solitude. Un moment de sincérité, tragique, une vie privée dont elle cherche encore le sens véritable, qu'elle ne sait plus comment trouver, perdue, tout en évitant les faux pas, rêvant pourtant d'échapper à son avatar.

Son envie de fuir et tout aussi forte que celle de rester. Elle veut demeurer absente du réel, se réfugier loin des émotions, vivre de fragments dans la crainte de se livrer. Le virtuel restera toujours plus beau à ses yeux, pendant que le réel n'est que fuite et solitude. Cette réalité aux formes si subtile qui l'effraie, au point de la rendre invisible, tel un nuage abandonné par le temps. Un chemin dont elle ne peut s'échapper, qui la pousse maintenant à ne plus vraiment choisir, car lorsqu'elle se cherche, elle se noie

Un bon film, une note plutôt de 6,5/10