Une adolescente, Clara, découvre la grande ville, Montréal, à la recherche de sa sœur, Sarah, qui a fugué. Un récit d'apprentissage, le troisième long-métrage de Nathalie Saint-Pierre ? Oui, sans aucun doute mais plus chargé d'enjeux que bien d'autres puisque Clara et Sarah ont toujours vécu dans une communauté fondamentaliste chrétienne, isolée du monde et de ses "égarés." Entre ces deux univers, plutôt que de les opposer frontalement, la réalisatrice a choisi de suggérer plus que de démontrer les changements dans la personnalité de son héroïne, sans idéaliser la ville, où ses habitants ont aussi besoin de béquilles existentielles, sous formes d'alcool, de drogue, de musique (c'est mieux) ou d'amour (pas mal aussi mais parfois décevant). Sur la terre comme au ciel échappe donc à la caricature, hormis pour le personnage de la tante de Clara et durant une des ultimes scènes, aux dialogues très appuyés et en définitive, inutiles. Nanti d'une B.O excitante, le film doit surtout beaucoup à la jeune actrice Lou Thompson dont l"épaisse chevelure rousse et le visage très expressif semblent appartenir à une extraterrestre qui découvre les humains. Il faut noter enfin l'originalité des prises de vue dans un Montréal rarement montré de cette manière.