Yûzô Kayama joue un tueur d'élite, le meilleur dans son domaine, où il élimine ses cibles en une seule balle. Un jour, il rencontre une jeune femme, qui rêve de s'installer dans une ile comme la Nouvelle-Guinée. C'est alors qu'on propose au sniper un contrat sur des trafiquants d'or, mais eux aussi ont leur tueur à gages...
Je ne connaissais pas le réalisateur Hiromichi Horikawa mais en faisant quelques recherches, j'ai lu que c'était un ancien assistant d'Akira Kurosawa, lequel lui rendit bien en écrivant le scénario de son premier film en 1955. Là, il réalise un film assez stylisé, proche dans l'esprit de Seijun Suzuki, et ce qui étonne d'abord, excepté sa superbe introduction où Yûzô Kayama prépare son travail au snipe pour éliminer sa cible, jusqu'à poser à la verticale une cigarette pour déterminer le sens du vent, c'est qu'on a plus droit aux tourments de cet homme. Bien qu'il soit taiseux, on sent quand le type froid, incapable de lier tout social, sauf avec sa fiancée jouée par Ruriko Asaoka, où même les scènes d'amour ne sont pas coquines.
C'est sans doute ce qui a du décontenancer le public à sa sortie, qui attendait sans doute une sorte de Golgo 13, dont le manga commençait sa publication la même année, mais ça reste assez ionnant, d'autant plus que le peu d'action marque par la brièveté, qui exprime aussi une réalité dans le monde des tueurs.
De plus, de manière surprenante, l'histoire se termine sur une citation d'Albert Camus, sur une plage meurtrière, et on a là un chouette film, plus contemplatif que réellement spectaculaire.