Ceux qui subissent

Ethan et Derek, deux frères vivant dans une petite ville des US, ont une vie normale, des histoires amoureuses, des jobs et un avenir. Pourtant leur quotidien est différent. Ils s'occupent de leur mère addict aux médicaments. Le schéma est toujours le même : leur mère disparaît complètement shootée, les deux jeunes partent à sa recherche et l'emmènent à l'hôpital. Mais cet état ne peut plus durer. Ethan va partir à la fac dans un autre état et Derek a l’opportunité de lancer sa carrière de comédien loin de leur mère. Il faut donc trouver une solution.

Il s'agit d'un film autobiographique du réalisateur Jamie Sisley qui souhaitait montrer les ravages de l'addiction, pas du point de vue du drogué, mais des proches directement touchés. Un long métrage intimiste, où les détails comme la manière dont les garçons essaient de maintenir leur mère éveillée en la conduisant aux urgences, montrent que le réalisateur a vécu ces événements.

Stay Awake est donc un drame familial entre une mère accro aux drogues et ses fils mais surtout sur une fratrie. Ethan et Derek sont très proches et se posent la question de leur responsabilité vis-à-vis de leur mère et de s'ils peuvent la laisser pour vivre leur propre vie. Est-ce que l'un des deux doit se sacrifier pour rester ? Le film prend place lors d’un moment crucial pour les deux protagonistes où ils doivent faire des choix et apprendre que leur décision ne peut pas que se fonder sur leur amour pour leur mère.

Ce film ne tombe pas dans le pathos où tout n’est pas que tout noir ou tout blanc. Stay Awake parle de la maladie de l'addiction sans tomber dans les clichés même si le scénario suit un plan connu et parfois facile à prédire. Il reste cependant réaliste sur le traitement de cette maladie et les nombreuses rechutes possibles. Bien que l'objectif du film ne soit pas de se centrer sur la mère, les scènes qui traitent directement de son addiction auraient pu être plus longues.

Le realisateur traite son sujet avec un souci d'honnêteté, les acteurs jouent bien et les dialogues sont naturels. Certains plans sont bien agencés comme ceux avec les ballons. Les scènes sont bien cadrées avec un décor de petites villes rurales américaines montré subtilement comme leur lieu de travail, là où leur mère les emmène prendre le petit déjeuner ou encore les endroits comme la fôret où ils la cherchent désespérément.

Le film ne dit pas ce qu'il faut faire, ne porte pas de jugement moralisateur sur le comportement des garçons mais donne tout de même de l’espoir.