Avant d'aborder ce film j'étais plutôt méfiant notamment sur la représentation du trouble dissociatif de l'identité, un trouble trop souvent confondu avec la schizophrénie et trop souvent étouffé par une psychophobie certaine.
Commençons par les bons points, le film s'est informé sur ce trouble, montre ce que celui-ci provoque dans le quotidien mais aussi que ce n'est pas une invention. Que les personnes atteintes subissent de la discrimination et vivent dans un monde qui ne s'adapte jamais à eux.
Malheureusement cette justesse est entachée par le cœur du film, un thriller fantastique. En effet rapidement le film tombe dans certaines stigmatisations comme celle qui réduit ce trouble à de la violence, à faire er la personne atteinte pour une bête, pour un monstre. C'est dommage d'utiliser la maladie mentale comme seul et unique moteur de la violence d'un tueur en série, il est donc utile de le répéter encore une fois, pour la millième fois mais non la maladie mentale ne transforme pas les gens en monstres de sang ni de foire.
Pour le reste du film c'est assez décevant, d'abord deux des adolescentes enlevées ne sont pas développées et se contente d'être des clichés, la troisième est plus intéressante notamment son é. Pour ce qui est de Kevin, oui Mcavoy livre une performance digne des Oscars mais la plupart de ces alters sont joués avec beaucoup trop de cabotinage, pire ils sont peu développés pour une majeure partie.
La médecin est le personnage qui apporte quelques éléments intéressants sur la vie de Kevin avec ces alters, malheureusement elle est victime d'une qualité d'écriture souvent faiblarde. En effet elle note comment battre Kevin mais quand le moment vient d'exécuter cette note, elle ne le fait pas et meurt bêtement.
Que reste-t-il à ce film ?
De jolies mouvements de caméras, plutôt lent dans des pièces étroites, aux couleurs vomis donnent une atmosphère étouffante renforcée par une photographie pleine de contraste donnant un aspect graphique à l'ensemble. C'est dans ces scènes de tensions que le film fonctionne.
Malheureusement le final fantastique avec la bête tombe à plat, ça sort de nulle part et la tension et l'horreur ne fonctionnent jamais, le réalisateur ayant opté pour des clichés éculés, le corps traîné dans l'ombre, l'obscur monologue philosophique ou encore le cassage de lumières.
Sans parler de la dernière scène marvelienne annonçant une trilogie, soucie ce film n'a aucun lien narratif, visuel et thématique avec Incassable, ce qui annonce une trilogie maladroite. A vérifier avec Glass.