Sparrow
6.9
Sparrow

Film de Johnnie To (2008)

Un moineau et quatre pickpockets

"Un moineau et quatre pickpockets", c'est le titre original en chinois du film "Sparrow" de Johnny To réalisé en 2008. Sachant qu'à Hong-Kong, sparrow signifie à la fois moineau et pickpocket.
Vous voyez tout de suite qu'on va avoir affaire à de la haute voltige cinématographique dans le registre de la confusion…
Le scénario raconte les péripéties d'un quatuor de pickpockets (donc quatre moineaux) que rencontre une Jeune Fille (un moineau aussi) qui piège à son tour chacun des membres du quatuor. Mais en fait, la Jeune Fille cherche à utiliser ces quatre pickpockets pour se libérer à son tour d'un autre moineau (un vieux pickpocket très expérimenté, monsieur Fu).
Brillant exercice de style dans lequel Johnny To nous entraine à travers Hong Kong avec un certain amusement et une certaine poésie, il faut bien avouer.
Ça commence bien, d'ailleurs, par une scène où un moineau (un vrai, avec un joli bec rouge) entre dans l'appartement d'un des quatre pickpockets, le chef du quatuor. Il réussit à l'attraper pour le remettre dehors mais non, il tient à retourner dans la chambre. L'acteur qui tient ce rôle, c'est l'habituel Simon Yam qu'on a déjà vu à plusieurs reprises chez To (Exilé, Elections 1 et 2, Filatures, etc...).
Comme souvent chez To, on e de scènes anodines, d'autant plus anodines que la musique légèrement jazzie est plutôt enjouée et gentillette, à une scène violente où Simon Yam est le premier à se faire piéger (méchamment) par la Jeune Fille (Kelly Lin) qui le fascinait, qu'il photographiait et qu'il suivait.
Mais c'est la seule scène un peu violente du film (contrairement à ce qu'on connait habituellement chez To)
"Sparrow", c'est vraiment les vacances, c'est relâche, chez Johnny To ...
De l'esthétique moderne où on voit les quatre compères juchés sur un vélo ou encore trois sur une moto. Et puis, chacun des quatre compères (piégés tour à tour et éclopés par la Jeune Fille ou ses acolytes) en train d'essayer de poursuivre la Jeune Fille jusqu'en haut d'un immeuble. Mais, tel le moineau, la Jeune Fille leur échappe encore …
Mais la plus belle scène, celle qui est l'enjeu de tout le film et de la libération de la jeune fille, c'est le ballet, très travaillé, des parapluies (les parapluies de Hong Kong …) sous la pluie où le quatuor doit conserver un eport face à la bande de pickpockets de Monsieur Fu.


J'ai oublié la présence de Lam Suet dans un rôle pratiquement muet de témoin. En fait, il fait partie de la bande de Monsieur Fu. Habituellement, il est toujours nommé "le gros" d'abord parce qu'il l'est et puis aussi, parce qu'il se soigne en mangeant abondamment, que ça en fait plaisir à voir.
Ici, petite déception, l'acteur fétiche de Johnny To ne mange rien. Il fume juste la pipe (qu'il se fera d'ailleurs barboter par Simon Yam).


Bon, Ok, le scénario est quand même assez mince.
On va dire que To s'est offert une petite récréation - poétique et esthétique - en mettant en scène les acteurs dans diverses situations. La rencontre de la Jeune Fille est juste une diversion, plus ou moins agréable, onirique, qui modifie le train-train quotidien de la vie complexe mais sans complexes de quatre pickpockets hong-kongais.

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le 4 mars 2021

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JeanG55

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