A leur amour

Un film d'une tristesse infinie. Pourtant j'ai regardé ça un peu pif, n'étant pas un gros fan de bergman mais bon j'ai un abonnement cinétek donc allons-y quoi.

Et même le début, ça n'annonçait pas une folie furieuse pourtant il est essentiel dans sa manière de disposé les éléments de la vie d'Eva ; Helena, son côté disons "petite fille coincée obséquieuse", le fait que visiblement Charlotte n'est pas nette.

Mais ce dont j'ai envie de parler tout de suite c'est la discussion nocturne, j'y retrouve une violence similaire en intensité au film de pialat, ce déballage est absolument lunaire, ça part de petite chose et ça va de pire en pire. Mais c'est loin d'être que ça, entre charlotte qui vient se justifier, limite renvoyer la faute à sa fille, la voir vouloir donner s'extirper de la culpabilité, raconter sa vie en jubilant de ses "hauts-faits" c'est tellement fort, tellement juste, on sent toute l'horreur de la situation, le malaise à pas savoir si ya de l'amour, de la haine, des deux ?

Et je tiens à souligner le jeu des actrices, c'est vraiment pas quelque chose qui m'importe habituellement mais toute les deux sont si précises dans leur mimique, mouvements rapides, le visage de charlotte qui se décompose au fur et à mesure, qui perd toute son arrogance pour être totalement à la merci d'Eva, ya quasiment un côté horrifique à la voir derrière sa mère, son visage à totalement changé, elle est hyper menaçante (à raison), ce renversement est véritablement terrorisant, jusqu'où ça va aller ? Mais ya aussi un côté "jouissif" (au début) à voir cette femme, détestable, au bout du rouleau, finir par inventer carrément des faits et la voir se faire éteindre violement par sa fille alors même qu'on ne saura jamais où est la vérité dans tout ça (pour moi elle est largement du côté d'Eva mais par exemple ce que dit charlotte le lendemain sur sa peur des exigences de sa fille, c'est peut-être un peu, je n'ai pas envie de la croire mais on ne sait pas). D'un côté j'étais vraiment partisan d'Eva mais sa monstruosité m'a fait déer une simple prise de position pour aller dans le déchaînement de la haine auquel conduit un amour trahi alors qu'helena se tord de douleur par terre, c'est purement horrible.


Et voir que cette violence était déjà là, par les petites réflexions qu'à fait Eva sur la robe par exemple, qu'il était là, contenue "dis moi que tu ne m'en veux - Je ne t'en veux pas", d'imaginer la douleur d'eva pendant cette vie, au côté d'un homme qu'elle n'aime pas, seule, à er le deuil d'un enfant, l'avortement d'un autre imaginer comme sa mère la poursuivit pendant 7 ans, c'est dramatique. On le voit à travers les flash-back, peut-être la seule chose qui ne convainc pas trop, si j'aime leur fixité étrange et froide, leur distance des visages, ils cassent un poil le rythme je trouve en ne s'insérant pas très bien dans les souvenirs qu'ils sont censés représenter (même si en soit ils résument bien la tristesse de l'enfance qui se résume à ses images, vides de tout amour).


Mais ce qui est encore pire et rend ce film si dur et triste pour moi c'est déjà ses coupures hyper raides dans le montage, que j'avais déjà remarqué au début, qui éclipsent toute réconciliation, jusqu'au départ de charlotte qui n'a d'autre choix que de retourner d'où elle vient, dans le monde où n'a pas à se remettre en question, pendant que c'est eva qui porte à nouveau tout le fardeau.

On sort à peine de la seconde discussion que tout est finit, la violence est encore lattent qu'eva va se promener dehors et on la revoit à nouveau comme avant , avec son visage calme, ses couettes, ses lunettes, à prendre sur elle la culpabilité de s'être mal comporté. Finalement à quoi à servit tout ça ? Parce que le bilan c'est juste qu'helena va encore plus mal, sinon rien n'a changé, charlotte ne se préoccupe pas plus de sa fille et repart, Eva reste seule et triste (ce plan identique au début où son mari la regarde, où on sait maintenant tout ce qui pèse sur elle est assez terrible) et dit des choses bizarres, un coup qu'elle ne reverra jamais sa mère, un autre qu'elle ne veut pas la laisser partir (sans vraiment y croire peut-être ? rattrapée par sa conscience ?).


Tout ça pour finir sur cette idée qu'il existe une grâce, que peut-être ce n'est pas trop tard, de peut-être avoir enfin une relation mère/fille normale car finalement c'est tout ce qu'elle voulait, " se montrer sa tendresse". Elle à beau se dire prête à lutter même si il est trop tard, ce dernier plan de charlotte n'existe pas, la haine s'est infiltré entre elle, comment y croire encore ? Pourtant je trouve assez beau que sachant qu'elle est elle-même hai par sa mère, elle veuille retenter, comme si l'amour était plus fort Sauf que c'est un amour par défaut, meurtri maintenant, un amour qui ne mène qu'à la souf.

C'est ça le plus triste, l'amour condamne à la souf.




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Laiospeps

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