C'est vrai que la première partie est un peu longue. Yuzna ne nous laisse pas pour autant l’estomac vide pendant cette attente : il parsème cette première partie trop proprette pour être honnête de quelques petites visions bien dérangeantes, comme des petits signes annonciateurs de l'apothéose infernale qui nous attend. Je retiens surtout cette silhouette féminine floue derrière la vitre d'une douche qui provoque un frisson de dégoût quand on réalise que le corps est... devant-derrière. L’image lisse de ces riches familles américaines cache peut-être quelque chose de peu reluisant.
Alors, est-ce que ça valait le coup d'attendre ? Oh, que oui ! Les pubs Ferrero Rocher, les réceptions de l'Ambassadeur, vous connaissez ? Vous êtes-vous déjà demandé ce que faisait cette élite après avoir gobé quelques Ferrero rochers ? Yuzna nous donne sa version personnelle, loin d'être raffinée, dans un délire visuel hyper trash. Ça bouffe (jusqu'au cannibalisme), ça copule (entre membres de la même famille éventuellement) à tout-va dans des orgies dantesques où les corps sont littéralement triturés, aspirés, déformés, retournés comme des gants. Yuzna s’éclate et nous éclate dans un bouquet final stupéfiant et formidablement créatif de maquillages gluants totalement répugnants. Un film qui n'a peur de rien et dont on comprend aisément qu'il soit culte.