Juan Carlos Medina. Voilà sans doute un nom qui ne résonne pas beaucoup dans la mémoire cinéphile.
Pourtant, avec Insensibles, il livrait en 2012 une petite perle de film de genre. Doublée quatre ans plus tard par l'excellent Golem : Le Tueur de Londres, qui n'a cependant fait l'objet que d'une sortie en direct to video à la sauvette dans le pays de d'une exception culturelle, déjà, de plus en plus à côté de la plaque. C'est qu'il n'y avait sans doute plus de place dans les salles de cinéma...
Depuis, plus aucune trace du réalisateur côté long-métrage.
Revoir l'ami Medina se remettre en selle, après être é par la traditionnelle case "séries", avait pour le masqué quelque chose d'excitant, surtout dans le genre qu'il affectionne tout particulièrement, celui de l'enquête et de ses flics le plus souvent au fond du trou.
Sauf qu'avant la séance, il a fait la bêtise de lire quelques papiers qui ne donnaient pas cher de la peau de son nouvel opus, lui tombant même dessus à bras raccourcis. Comme souvent en pareil cas.
S'il va bien falloir concéder quelque chose à ces critiques, c'est en effet que Six Jours s'inscrit en dessous des précédents efforts de Juan Carlos Medina. Sans pour autant démériter. Car même si une scène pivot du film traîne la patte question vraisemblance et suspension d'incrédulité, à l'image de l'écriture d'un Jean-Christophe Grangé, cette maladresse est immédiatement contrebalancée par d'autres qui sont menées de main de maître, conservant assez haute la tension de l'entreprise.
Il reste aussi l'écheveau de son intrigue, plutôt bien menée, et son ambiance dépressive, soutenue par un Sami Bouajila habité en flic sombre et taciturne dévoré par ses regrets et les fantômes d'une enquête au goût d'inabouti. Et d'échec brisant la vie d'une mère qui ne peut se résoudre à la perte de sa fille.
Six Jours est en outre animé d'une thématique typique des polars coréens, car oui, il s'agit d'un remake d'un film du pays du matin calme. Une portée sociale qui, adaptée au ciel bas de la région des Hauts-de-, offre une sève supplémentaire à une ambiance maussade et à une intrigue retorse dans ses méandres.
Une sève étonnamment ée sous silence pour vous parler de ce remake, comme si elle pouvait priver du plaisir un peu pervers de brocarder uniquement les défauts d'écriture pour descendre un film qui, malgré ses faiblesses, réussit à captiver de bout en bout.
Car il est clair que les thrillers coréens, eux, sont toujours inattaquables dans leur vraisemblance, c'est bien connu.
Behind_the_Mask, pour qui les parapluies de Dunkerque sont moins colorés que ceux de Cherbourg.