Le monde est ce qu'on en fait, mon ami, s'il ne convient pas, il faut savoir le retailler.
Lawrence Kasdan signe un excellent western avec Silverado qui rend hommage au titre les plus cultes du genre dans une conduite autant classique que spaghetti. Un témoignage respectueux du western traditionnel allié de par certaines pirouettes, dont un petit second degré amusant à la bonne sauce Italienne (juste ce qu'il faut). Réussir le pari de convaincre à une époque où le western n'est plus en vogue, c'est très fort. Cela témoigne de la qualité de celui-ci, dont l'avantage principal vient de sa distribution en or.
Le récit est bien construit, dans une application salutaire à de nombreuses péripéties. En effet, la construction multiple rend le tout changeant dans le rythme, avec un scénario constamment en mouvance, car scindé en quatre. Quatre pour le nombre de héros mercenaire que l'on suit, où chacun épouse une quête séparément pour mieux se retrouver à la fin. Cela amène 4 fois plus d'originalité, 4 fois plus d'action, 4 fois plus de dynamisme, 4 fois plus d'intérêt... en bref c'est bien proportionné. Un condensé de suspens où la camaraderie, le courage et le respect sont à l'honneur.
Techniquement le film a le droit de frimer avec une mise en scène retentissante amenant des plans souvent somptueux. Malheureusement, la définition des cadres souffre un peu dans les plans larges, heureusement, rien de bien grave. L'image est modernisée par l'oeil consciencieux de Lawrence Kasdan qui retire cet aspect vieillot, appuyé par la bande originale de Bruce Broughton qui est vraiment sympa, bien qu'un peu concis. La fusion de l'image à la musique est très plaisante à suivre amenant de solide séquences comme avec la scène d'ouverture, ou encore sa superbe finalité avec un duel final au top.
- Aurevoir Cobb.
- Aurevoir Paden.
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Les colts retentissent.
Silverado peut se targuer de posséder un casting extraordinaire, avec des comédiens de premier choix. Danny Glover et Scott Glenn ont beaucoup de charisme, ils sont convaincants et ont des gueules cassés qui collent parfaitement à l'emploi. Kevin Costner dans son premier rôle de notoriété offre une partition pour le moins surprenante en jeune fou de la gâchette. Il nous livre lors de l'affrontement final un double tir aux colts magnifiques. Kevin Kline mon favori du club des quatre, assure le coup dans le rôle de l'intrépide Paden. Les quatres personnages se croisent pour mieux se retrouver dans un final où chacun règle son compte à son propre pourri. Tous sont superbement écrits, chacun amène sa touche émotionnelle.
Vient enfin mon préféré du film, Brian Dennehy dans le rôle de l'antagoniste Cobb, toujours énorme sous les traits d'enfoirés de base. Il est charismatique, amenant beaucoup de texture avec son sourire arrogant. Son personnage sort du lot, bien plus complexe qu'il y paraît. Enfin, on retrouve également Jeff Goldblum dans un rôle qui lui va bien, où il tire une sacrée tronche. Linda Hunt est du pain béni dans le rôle de Stella. J'ai toujours aimé cette comédienne au physique si particulier. Le point noir viendrait de Rosanna Arquette qui est certes très jolie, mais un peu à côté de la plaque.
CONCLUSION:
Silverado est un grand western, assurément l'un de mes préférés. Une grande épopée où les colts rugissent allègrement, avec des héros magnifié par un casting d'envergure et une construction narrative béton. Un western qui pète le feu dans une tonalité aussi sérieuse que drôle. Lawrence Kasdan réussi le pari fou de faire un grand western à une époque plus du tout propice, un grand bravo.
Un film culte qui mérite d'être vu !