Esther a convoqué sa famille et sa meilleure amie pour un dernier week-end. Tout le monde sait que, atteinte d'une maladie dégénérative, elle a choisi de se donner la mort après leur départ, avec l'aide de son mari médecin. L'euthanasie est un sujet ô combien délicat à ne pas mettre entre les mains de n'importe quel réalisateur. Auréolé de deux Palmes d'or à Cannes (c'est au moins une de trop), Bille August tourne toujours mais ses films, désormais peu ou pas distribués en , témoignent d'un inexorable déclin. Il fait montre ici de dignité, c'est la moindre des choses, mais surtout de lourdeur dans sa prévisibilité : dysfonctionnements familiaux, portraits antagonistes des deux filles d'Esther, révolte de celles-ci alors que le moment approche, hésitations de celle qui a décidé d'en finir, etc. Le scénario semble explorer toutes les pistes possibles pour éviter de traiter le fond du sujet. En résulte un film doux amer, trop en creux et à la surface des choses. Et un brin manipulateur d'émotions, en fin de compte.