"Who's the black private dick, that's a sex machine to all the chicks?"
Gordon Parks, grand bonhomme de la photo américaine, fut en son temps le premier réalisateur noir à se voir confier une caméra par une grande maison hollywoodienne pour son premier film, l'obscur The Learning Tree. Avec son deuxième opus, le-dit Shaft, il est aussi le premier à donner un grand coup de pied dans le paysage monochromatique d'alors et lance une vague, qui sera surfée 26 ans durant par pas mal de petits rigolos jusqu'au Jackie Brown de Tarantino, le Kelly Slater de la blaxploitation.
Alors, Shaft, c'est quoi, les copains ? Shaft c'est un charisme, made in Richard Roundtree, qui balade sa moustache, ses gros muscles et ses "baby" dans un Greenwich Village rendu à la quasi-perfection par Parks, le troisième larron Isaac Hayes lâchant une bombe funky-jazzy-easy en guise de bande-son. Un film pratiquement entièrement résumé et sublimé par son générique de début, please bi-atch...
http://www.youtube.com/watch?v=pFlsufZj9Fg
A côté de ça, le bât blesse légérement, la faute à quelques seconds rôles pas très concernés ou un grand final qui traîne la patte, alors que le scénario était surprennement très bon jusque là.
L'oeil unique de Parks fonctionne à merveille dans sa vision quasi-naturaliste de la grosse pomme ou quand il s'agit de placer des corps d'une façon tellement cool dans un bar que ça ferait fondre la glace vanille-choco de ton pote norvègien ; il est moins tranchant sur les scènes d'action, et par il est moins tranchant j'entends qu'il nous ramène à l'esprit des pires séries B, mais on pardonne beaucoup de choses à un film aussi classe.
Même ce putain de pantalon en intégrale-cuir.