Sanctuary
5.4
Sanctuary

Film de Zachary Wigon (2023)

Sanctuary: entre pouvoirs, désirs et faux-semblants.

Margaret Qualley est vraiment l'atout majeur du film, tant sa présence est magnétique et que son interprétation de Rebecca est excellente. Dès les premières minutes, une tension s’installe entre elle et Christopher Abbott, et donc entre leurs personnages, cette tension parvient à rester constante jusque la dernière scène.

Sanctuary aborde ici le pouvoir et le contrôle en ant par une dynamique de jeux de domination sexuelle, où Rebecca reste toujours la maîtresse du jeu, même quand elle laisse croire le contraire à Hal comme au spectateur.

Et le film joue habilement sur cette ambiguïté: les intentions de Rebecca restent floues, évoluant en même temps que sa "relation" avec Hal, et bien que certaines réponses soient apportées au fil du récit, de nouvelles questions surgissent toujours en cours de route.


Les 15 premières minutes sont particulièrement bien menées, avec une introduction intrigante et une excellente révélation qui redéfinit complètement les enjeux du film.

J'ai adoré le huis clos, qui est très bien maîtrisé ici, dans cette chambre d'hôtel très étouffante — même pour le spectateur. L'aspect visuel est soigné et plaisant à regarder, entre jeux de lumières et néons qui accentuent les couleurs chaudes, et donc le climat sensuel du film.


Mais malgré tout ça, j'ai eu du mal à m'immerger totalement. La mise en scène est un peu trop théâtrale et linéaire à mon goût et le rythme est parfois un peu longuet. Absolument pas marquée par la bande originale, qui n'apporte pas grand chose quand elle aurait pu renforcer la tension présente grâce aux images. Et puis les jeux de caméra sont parfois inutiles, je pense notamment au moment où la caméra se retourne ou se met à suivre les mouvements des personnages.

Grosse confusion pour ma part sur la résolution de leur conflit, qui manque vraiment de crédibilité et ne fait pas sens quant à l'évolution des personnages et la relation/dynamique entre eux, qui a pourtant mis près de 90 minutes à se développer complètement.


C’est d’autant plus regrettable car l’intrigue avait un vrai potentiel, notamment dans sa manière de questionner les rapports de pouvoir et de genre, en utilisant une inversion des rôles de domination dans un société profondément patriarcale et misogyne.

6
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le 20 mai 2025

Critique lue 4 fois

cinemar0

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