Je commencerais ma critique de Roujin Z par ses points positifs. L’animation et la réalisation sont soignées (notamment pour la scène de flash-back). Le chara design est assez distinct vis à vis de l’époque de parution. L’humour du film fonctionne, il ne fait pas toujours mouche mais il ne me procure pas cette sensation de malaise que j’éprouve d’habitude face aux blagues propres à l’animation japonaise. Le postulat de base est très original et intéressant. Les meilleurs personnages sont
Les vieux hackers, à la fois drôles, originaux et attachants (les seuls dans ce cas malheureusement.)
Les qualités citées ci-dessus sauvent le film d’être une perte de temps totale car il comporte beaucoup de points négatifs, dont le plus gros restera cette impression d’inachevé. Cette sensation est présente dans la structure narrative et les personnages, qui sont peu développés, convenus et plutôt prévisibles alors qu’avec une telle idée au départ, il y avait tellement de possibilités! Mention spéciale au vieillard qui aurait pu (et du) être le catalyseur de l’intrigue mais qui se retrouve cantonné à des onomatopées et des scènes faussement sentimentales qui ne fonctionnent pas puisqu’on le connaît à peine!
De plus, la critique sociale à laquelle on aurait pu s’attendre au vu de l’exploitation scientifico-mitaire dudit vieillard par un ministère corrompu par une entreprise privée reste très en surface, encore une occasion ratée.
La BO est bien mais n’arrive pas à donner une vraie atmosphère. Enfin, le ton du film m’a particulièrement frustré. A l’image de beaucoup de production japonaises (pas toutes évidemment), le film ne donne pas l’impression de savoir quel ton donner à son récit, tantôt sérieux, tantôt humoristique, avec un timing qui m’a empêché de m’impliquer émotionnellement.
Au final, en n’arrêtant pas d’imaginer le nombre de possibilités dont Roujin Z aurait pu se saisir, je l’ai plus subi que regardé. Ce film a mis en lumière mes problèmes avec l’animation japonaise, mais sans utiliser les points qui d’habitude me permettent de er outre ceux-ci. Cela reste une expérience intéressante si vous êtes plus branché animation, humour et vibes 90s, mais je n’y ai personnellement pas trouvé mon compte.