Rome violente est le film qui a lancé Maurizio Merli dans sa brillante carrière d'acteur de poliziottesco, et ce film est devenu un des classiques du genre, maintenant réhabilité (alors que la critique de l'époque était assassine).
L'histoire ? Un flic violent et expéditif, Betti (alias Merli) tente vaille que vaille de résoudre dans une relative légalité les crimes commis à Rome, en se heurtant à sa hiérarchie. Il tente en permanence de se contrôler, mais on sent une immense violence en lui, parfaitement jouée par Merli. Après un braquage de banque dans lequel un de ses hommes (Biondi, joué par le jeune Ray Lovelock, qui sera également une figure du genre) est gravement blessé, Betti jette l'éponge et démissionne.
Il est recruté par l'avocat Sartori pour animer une sorte d'équipe se faisant justice elle-même.
Tous les ingrédients du bon poliziottesco sont présent : des courses en voiture, des méchants vraiment affreux, une hiérarchie incompétente. Guère de sentiment ni d'espoir : la ville est pourrie, il faut la nettoyer sans pitié.
On pourra à l'infini gloser sur ce discours qui pourrait alimenter des politiques sécuritaires. Mais c'est surtout la société de consommation qui est selon moi visée, et la perte des valeurs civiques : pas forcément un film de droite donc.
Qu'importe de toute façon : les acteurs sont tous excellents, le scénario est très bien ficelé et nous porte à chaque fois dans des chemins inattendus. Surtout, Merli crève l'écran, mais les seconds rôles, notamment Ray Lovelock et le vétéran Richard Conte, sont parfaits.
Un classique du genre donc, à avoir vu !