Pour son deuxième film entièrement tourné en prise de vue réelle, le studio Disney des années 50 opte pour la légende de Robin des Bois, avec une nouvelle interprétation de cette histoire maintes fois narrée au cinéma, et ce avant même cette version de 1952. D’une manière globale, j’ai préféré l’univers et l’ambiance de ce dernier film au précédent, « L’île au trésor ». Le film me parait plus abouti, surtout en ce qui concerne son rythme et les capacités techniques. Malheureusement, on ne peut pas dire que l’œuvre traverse les époques sans heurt, le film a vieilli, et ce n’est pas peu de le dire. Toutefois, c’est surtout le jeu des acteurs qui nous parait déé. Les décors et l’ambiance nous offrent les charmes des œuvres du siècle é, ceux des véritables décors, et non pas des fonds verts (même si la technique existe déjà, et que le film l’utilise avec parcimonie).
L’histoire est telle qu’on la connait. Pas de surprise, mais c’est bien naturel, puisque tout le monde connait l’aventure de Robin des Bois, d’une manière ou d’une autre. On pourrait dire que l’œuvre est une sorte de référence, tant elle est respectable (même si je ne doute pas qu’il existe d’autres films ayant fait aussi bien).
Les scènes d’actions et les trucages sont plutôt fameux. On relèvera quelques effets appréciables. Les scènes de combats ne sont pas trop laborieuses, au vu du contexte, et surtout quand on les compare au film précédent.
Les acteurs surjouent, un défaut que l’on doit à l’époque, mais qui n’en reste pas moins dérangeant pour un spectateur d’aujourd’hui. Richard Todd (Robin des Bois) est sans doute le moins agaçant de tous, même s’il a une légère manie de sourire d'une manière niaise. Joan Rice (Marianne) est absolument inable de mièvrerie, elle remplit bien son rôle de plante verte du film. Alors même que son personnage dans l’inconscient collectif ne manque pas de saveurs et d’intérêt, ce n’est pas le cas dans cette retranscription, malheureusement. Peter Finch (Le Sheriff) peine à nous convaincre dans son rôle de méchant. James Hayter (Frère Tuck) remporte la palme du rôle le plus ringard de l’œuvre (et ce devait être le cas aussi à son époque). Remplissant la fonction de comique du film, l’acteur est risible. Aussi inable à voire qu’à entendre. James Roberton Justice (Petit Jean), est l’acteur qui se démarque le plus, avec un jeu plus subtil et sincère que ses confrères, un petit vent de fraicheur dans cet océan d’incrédibilité.
La musique est une fois encore inable. Comment le studio peut-il faire preuve d’une aussi grande inventivité dans ce domaine lorsqu’il s’agit des œuvres animés, et er tout à fait à côté de l’exercice dans ces films en prises de vues réelles ? Un vrai mystère…
Bien sûr le casting et la musique sont deux secteurs importants d’un film, et ici ils répondent aux codes du cinéma américain des années 50, ce qui n’a plus rien à voir avec les attentes actuelles, voilà pourquoi malgré mes impressions, il me semble important d’être indulgent sur ma note. Mon problème est que j’ai peu de points de comparaison avec des films similaire, puisqu’étant né en 1985, il m’a été donné de voir plus de films de ma génération que des précédentes. Je compare donc ce film à « L’île au trésor » de 1950, du même studio, et le constat est simple. « Robin des Bois et ses Joyeux Compagnons » est une production plus crédible et d’une certaine manière, plus aboutie, et ce malgré que cette dernière œuvre soit moins connue que la précédente.
Je trouve que la version animé du film est préférable. L'histoire, dans les grandes lignes est la même d'un coté comme de l'autre, l'animation reste une valeur ajouté à l'autre oeuvre.
En conclusion, le film est très appréciable, pour peu que l’on sache faire un bond mental dans le temps.