Contrairement à ce que l'on pourrait penser en voyant le final ouvert du premier opus, aucune suite aux aventures de Marty McFly n'avaient été prévues à l'origine, Bob Gale et Robert Zemeckis ayant même avoué que dans le cas contraire, la fin du premier épisode aurait été bien différente.
Non content de livrer une suite un peu tardive au carton de 1985, Gale et Zemeckis trouveront même le moyen de tourner deux films en continue (le troisième film sortant quelques mois à peine après le second), histoire d'être sûrs de conserver près d'eux un Michael J. Fox encore occupé par Family Ties. Un projet extrêmement ambitieux et casse-gueule pour l'époque, que les producteurs finiront par accepter, à la condition que chacune de ces suites ne déent pas un budget de 35 millions de dollars, en lieu et place des 65 millions prévus.
Débutant exactement là où Back to the Future se terminait (le prologue sera d'ailleurs retourné à l'identique suite au remplacement de Claudia Wells par Elizabeth Shue), Back to the Future, part 2 est à la fois un prolongement du premier film et de son univers, ainsi qu'une relecture techniquement bluffante.
Ainsi, s'ils s'amusent d'abord à reprendre des séquences entières du long-métrage originel afin de les rendre encore plus démentes (l'occasion également de nous présenter un futur délicieusement kitsch et barré), Robert Zemeckis et Bob Gale poussent ensuite leur concept de base dans ses derniers retranchements, offrant un récit aussi délirant que drôle et surtout, parfaitement construit. Mais c'est surtout la dernière partie qui laisse sur le cul, Zemeckis s'éclatant comme un gamin à revenir en arrière, à poser un nouveau regard sur son propre film en signant une mise en abyme absolument bluffante d'un point de vue technique comme narratif, expérimentant avec les effets visuels comme il ne cessera de le faire par la suite.
Si l'on perd bien entendu l'effet de surprise, Back to the Future, part 2 est une suite idéale, un parfait complément au classique d'origine. Toujours aussi amusant, fun, attachant et foutrement bien foutu, il bénéficie encore une fois de la partition inoubliable d'Alan Silvestri, et d'un casting ravi d'être là, chaque comédien incarnant cette fois plusieurs personnages ou différentes versions du même.
J'ai beau avoir une très légère préférence pour l'originalité et la sincérité du premier volet, cette suite tien également une place de choix dans mon coeur de cinéphile, véritable tour de force aussi culte que son aîné, peut-être même plus aboutie d'un strict point de vue formel.