Loin d'être un grand fan de Darren Aronofsky, je dois dire que "Requiem for a Dream" (seulement son deuxième long-métrage) constitue à mes yeux un petit chef d'œuvre.
Une grande claque dans la gueule. Rarement représentation cinématographique des comportements addictifs n'aura été à ce point bouleversante.
"Requiem for a Dream" a le mérite de ne pas illustrer uniquement la toxicomanie, mais de rapprocher celle-ci de toutes les addictions dont souffrent nos sociétés contemporaines : surconsommation, téléphagie, abus médicamenteux...
Le réalisateur américain montre bien que ces diverses conduites névrotiques reposent sur des fondements similaires.
On suit donc la déchéance de quatre personnages devenus dépendants : Ellen Burstyn, une vieille dame qui veut à tout prix er à la télé dans un jeu débile, Jennifer Connelly, dont la toxicomanie la mène peu à peu vers l'avilissement, tandis que Jared Leto et son pote Marlon Wayans, eux aussi toxicos, multiplient les choix autodestructeurs...
Une œuvre aussi marquante que sombre et pessimiste, transcendée par la mise en scène syncopée d'Aronofsky, dont le spectateur sort lessivé. Le style inventif et un peu clipesque du cinéaste s'accorde à merveille avec le sujet du film, de même que le fameux thème musical de Clint Mansell.
"Requiem for a Dream" n'est donc pas à mettre entre toutes les mains, mais les cinéphiles avertis sauront l'apprécier à sa juste valeur. Mémorable.