Rithy Panh n'a de cesse, depuis ses débuts de réalisateur, de documenter l'histoire de son pays natal, le Cambodge, et en particulier le génocide commis par les Khmers rouges, traumatisme horrible qui ne pourra jamais s'oublier. Mais c'est sur la terrain de la fiction, à partir de faits réels, que s'embarque cette fois-ci le cinéaste de L'image manquante, avec une œuvre souvent puissante mais malgré tout inégale où l'interprétation de son trio d'acteurs principaux n'est pas aussi convaincante qu'espéré. Le fait est que le film se révèle bien plus concluant quand il use d'images d'archives, voire quand il utilise des figurines d'argile. En conséquence, les scènes "vivantes" manquent de ressort, illustrant parfois avec lourdeur l'impossible déontologie des journalistes ou, plus précisément, un certain aveuglement de l'un d'entre eux, lors d'une visite guidée. L'entretien avec Pol Pot, quant à lui, n'occupe pas la plus grande partie du long-métrage, ce que l'on regrette un peu, eu égard à l'idéologie monstrueuse à laquelle souscrit cet immonde dictateur, au service d'une révolution sanguinaire. Pour être honnête, il faut reconnaître, cependant, que le film possède d'évidentes qualités pédagogiques, lesquelles éclaireront ceux qui n'ont qu'une idée vague de ce qu'il s'est é au Cambodge, au temps du mal ds Khmers.