Je règle le pas sur le pas de mon père...

En 1993 sort donc le premier film de Jacques Audiard, une sorte de polar mâtiné de burlesque non dépourvu de qualités cinématographiques : le bien nommé Regarde les hommes tomber, ébauche filmique pleinement inventive mais pas forcément maîtrisée d'un bout à l'autre. Construit autour du couple formé par Jean-Louis Trintignant et Mathieu Kassovitz ce film mineur dans la carrière de Audiard dégage un charme certain, bien que l'ensemble manque énormément d'unité et de flamboyance. L'aspect le plus réussi du film réside incontestablement dans l'alchimie provoquée par le duo tragi-comique des deux acteurs : deux générations pour une relation touchante et improbable, binôme à la petite semaine entre un quinquagénaire et un jeune voyou fragile et attachant. Regarde les hommes tomber parle à sa manière de filiation et de transmission, thématiques que Mathieu Kassovitz explorera dans son chef d'oeuvre Assassin(s)...


Jacques Audiard développe son premier long métrage autour d'un vaste montage parallèle : une intrigue montrant d'une part un flic désabusé interprété par un Jean Yanne en pleine traque judiciaire, d'autre part les moments de débrouille vécus par un couple de malfrats désoeuvrés. Le réalisateur finira par recouper l'ensemble dans le dernier quart d'heure, n'échappant pas à une certaine maladresse de style. Le film demeure tout de même franchement inabouti bien que profondément sympathique à suivre, annonçant une Oeuvre qui ne demandera qu'à s'épanouir magistralement par la suite...

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le 17 juil. 2015

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stebbins

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