Rebel Moon partie 2 : L’Entailleuse s’appréciait déjà un peu mieux qu’Enfant du feu. Structuré en deux parties, une chiante comme la pluie et l’autre consacrée à l’action non stop, ce second opus remettait finalement en avant les qualités d’entertainer de Zack Snyder, notamment à travers quelques beaux morceaux de bravoure (le deus ex machina de Jimmy, le combat final, la chute du croiseur).
On restait quand même loin du chef d’oeuvre de SF.
Si le director’s cut du premier film rattrapait quelques bourdes de sa version initiale, en est-il de même pour ce director’s cut de la partie 2, retitré pour l’occasion.
Clairement, oui.
C’est encore là que l’on peut le mieux témoigner de l’importance du montage ainsi que des ravages de la censure tous publics des producteurs.
Généralement, les versions cinéma gagnent en rythme ce qu’elles perdent en cohérence, quand les versions longues, alternatives ou director’s cut révèlent des détails qui permettent de cerner tous les enjeux de l’intrigue (Aliens, Abyss, Watchmen, Dawn of Justice).
Cela a d’ailleurs toujours été le cas chez Snyder. Ses director’s cut sont généralement LES versions à retenir de ses films (Watchmen, Dawn of Justice, Zack Snyder's Justice League...).
Pour Rebel Moon, c’est la même chose.
Sorte de version SF des Sept mercenaires, Rebel Moon 2 : La malédiction du pardon gagne un peu plus d’une demi-heure supplémentaire là où le précédent gagnait une heure. Les principales différences dans ce second chapitre sont essentiellement d’ordre stylistique. La première partie du film, la plus bavarde, creuse plus en détails les liens entre les personnages ainsi que la relation entre Arthélaïs et Gunnar. On remarquera l’idée de Snyder de mettre en parallèle sa scène d’amour (au bout d’un quart d’heure de film) avec celle du premier opus (au bout d’un quart d’heure de film là aussi), à la différence qu’ici, son partenaire étant celui dont elle est amoureuse, la scène y est plus ionnée, moins brute. Les flashbacks sont quant à eux plus explicatifs et nous permettent de mieux saisir les raisons ayant amené Arthelaïs à participer au régicide (Cary Elwes qui joue le roi bénéficie d’un plus grand temps de présence dans ces director’s cut).
Quant à la présence des charognards, sortent d’orcs façon pignoufs de l’espace, ils ajoutent une sous-intrigue qui explique mieux le péril qu’encourt les villageois et l’intervention de Jimmy.
Pour le reste, les premières 80 minutes posent un cadre et un contexte creusant plus en détails les personnages, histoire d’appuyer plus efficacement les rebondissements dramatiques de la bataille finale, laquelle dure à elle seule près d’une heure. Là aussi quelques scènes coupées rendent justice à la vision de Snyder, sans que le rythme n’en soit impacté. La violence graphique, elle, est toujours plus décomplexée avec des mises à mort plus sanglantes (têtes et torses explosées par la magie macabre des CGI).
Le final reste quasiment le même, à la différence d’une scène supplémentaire, et tease une suite qui annonce déjà son principal enjeu.
C’est tout de même fou de se mettre à apprécier une saga qu’on a commencé par détester, non ? Espérons juste que Netflix laisse les coudées franches à Snyder pour continuer sa saga de SF spatiale.
Ce qui n’est jamais sûr avec la compagnie du N rouge, grande spécialiste des séries inachevées.
(Critique écrite en 2024)