Rapide, mais pas très furieuse

Un film sur la F1 ? Je me dois de voir cela absolument. En termes de film sur la course automobile, je trouve que l'on est assez peu servi, on a bien eu le film "Gran Turismo" récemment, mais que j'ai trouvé étonnement nul et malhonnête. À croire que les cinéastes ne comprennent pas ce qui fait une bonne course, ou alors la discipline n'est peut-être pas suffisamment cinématographiable.

Malheureusement, il s'avère que ce "Rapide" triche aussi, d'une certaine manière. On suivra cette chère Max, de manière un peu précipité, avec notamment sa carrière en karting très vite éclipsé, jusqu'à l'intégration d'une école de course automobile, dont elle ressort sans baquet. Elle réussira à intégrer la F3 pour quelques courses, mais qui resteront globalement traités de manière un peu superficielle. Un peu à la manière clichée qu'avait le film "Gran Turismo" de montrer l'importance de choisir ses propres trajectoires, ici tout se joue sur l'usure des pneus, mais de manière un peu facile et très mal amené. On se permettra même de nous faire le coup des victoires sur la ligne, comme le film "Gran Turismo", et ça, c'est un peu lourd. On pourrait aussi citer le name-dropping de circuit, comme Spa-Francorchamps, dont on n'en verra pas grand-chose au final. On aura aussi le circuit Paul Ricard, dernier circuit français où la F1 s'est déroulé, mais dont on verra surtout son golf, le film s'en ama même.

Par ailleurs, le film se veut un peu en roue libre, avec notamment l'arrivée du personnage joué par Alban Lenoir, qui amène un peu de fantaisie bienvenue, et permet au film de ne pas trop se prendre au sérieux. Il faudra tout de même avaler quelques couleuvres, comme la scène où il fait piloter une Alpine F1 sur une piste privée, sans aucune équipe derrière, ce qui semble sacrément improbable au vu de la complexité de l'engin pour le faire fonctionner. Par ailleurs, Alpine sponsorise le film, on y verra d'ailleurs quelques références à Esteban Ocon, uniquement son nom écrit sur un poster dans la chambre de Max (alors qu'il a déjà participé à un film, c'est dommage), un peu cocasse vu comment il a été remercié par l'écurie l'année dernière. Cependant, on y voit un caméo du pilote F2 Victor Martins, toujours assez cocasse, car il a quitté l'académie Alpine pour redre celle de Williams (vraiment pas de bol pour Alpine). On a aussi deux caméos sonores très sympas, avec Julien Fébreau, le commentateur de la F1 sur Canal+ depuis 2013, et même Idreau, vidéaste très actif dans le domaine de la F1.

Le film n'hésitera pas à s'empêtrer dans le cliché honteux, comme la première réplique du film qui est littéralement "Ça c'est le jour où j'ai fait la plus grosse connerie de ma vie", assez horripilant comme manière d'introduire son sujet. Mais étrangement, d'autres choix m'ont paru plutôt bienvenue, comme l'évolution de sa relation avec son rival, qui parait un peu ridicule et belligérante dans un premier temps (faisons penser aux grotesques parties scénarisées de certains jeux F1), mais la relation amoureuse qui en naitra m'a paru plutôt bien amené, sans aller trop loin dans la démonstrativité.

Bref, je suis assez déçu, le film se termine un peu nulle part à mon sens, ou plutôt, il s'arrête là où il devrait commencer, et qu'au final on ne verra qu'assez peu de la pure course. Niveau casting, je retiens surtout Alban Lenoir ; Tchéky Karyo m'a aussi paru très concerné par son rôle. Pour ce qui est de l'actrice Paola Locatelli, je l'avais découverte dans la série "Chair tendre", où j'avais trouvé son personnage inable, ici, je l'ai déjà trouvé bien plus able, sans nécessairement m'éblouir.

Il nous reste plus qu'à attendre gentiment le film "F1", dont on nous fait la pub sur certains grands prix, en mettant en avant le casting du film, mais j'avoue que je suis assez pessimiste, mais peut-être aurons-nous un bon nanar.

(Vu le 26 avril 2025 au cinéma)