C'est été, il fait très chaud, alors quoi de mieux... ( Non je déconne, je voulais tenter de faire une introduction encore moins réussie que la précédente. )
Et bien voilà une fois Pusher terminé, je n'ai eu qu'une envie, c'est de poursuivre avec sa suite arrivée 8 ans plus tard. Cette fois ci, on dit au revoir à Franck qui s'est volatilisé, mais on retrouve Tonny une vieille connaissance, présent la première demi heure du premier épisode. Interprété par Mads Mikkelsen, je vous ai laissé tranquille lors de la critique précédente avec lui, cette fois ci je vous averti, je vais être obligé d'insister sur sa performance.
Il y a des suites de films qui ne sont là que pour surfer sur un gigantesque box office, alors on signe les suites avant d'avant même d'avoir une idée de scénario. Après tout on s'en fiche, les cons qui sont venus voir le premier reviendront voir le second, n'est-ce pas Rush Hour, Bad Boys, Fast And Furious et j'en e.
Et puis il y a des suites qui semblent évidentes, comme si on avait des nouvelles d'un camarade perdu de vu et qu'il nous donnait des nouvelles.
Ce camarade c'est Tonny, qui sort tout juste de prison et file retrouver son père qui tient un garage dans le but de se ranger un peu. Seulement, il ne sait pas qu'une tonne d'emmerdes l'attendent, un père tout sauf heureux de le retrouver, un enfant d'une mère prostitué et un tocard rebaptisé Kurt-le-con qui va l'entrainer dans un plan pourri.
Dès l'introduction, le ton est donné, ce monologue du codétenu de Tonny qui durant 3 minutes capte notre attention et nous rappelle qu'on est bien dans l'univers Pusher.
En construisant son film de manière similaire, Nicolas Winding Refn nous dépeint à nouveau une sorte de descente aux enfers. Il évite pourtant le piège facile de film réchauffé, grâce à son héros. Là où on vivait l'aventure précédente comme si nous étions dans la peau de Franck, en ressentant l'étau se resserrer autour de lui. Ici nous sommes dans une optique totalement différence, on ressent une certaine empathie pour le personnage de Tonny. Je me suis attaché à ce pauvre gars pas très futé, qui veut juste que son père soit fier de lui, rendre service à un ami, ou aider financièrement la mère de son fils. Seulement tout le monde lui crache dessus, lui rappelant à quel point c'est un raté et c'est ici que j'arrive sur la partie du jeu de Mads Mikkelsen.
Je n'ai plus assez de superlatif pour expliquer ce que cet acteur peu faire avec ces personnages. Mais en 8 ans d'intervalle entre les deux films, il se fond à nouveau dans rôle en offrant une évolution vraiment crédible à Tonny. Il rend ce personnage pourtant pitoyable, touchant. Comme lors du mariage d'un employé ou il suffit de le voir se décomposer en un seul regard, pour lire la déception lors du discours de son père, tout est dans la gestuelle, c'est discret, c'est juste ce qu'il faut.
Je e rapidement sur la réalisation une nouvelle fois exemplaire de Nicolas Winding Refn, toujours cette photographie impeccable, ces jeux de lumière maitrisés, ces séquences se focalisant sur les personnages avec un fond sonore génial.
Si j'ai vraiment beaucoup aimé Pusher premier du nom, je lui préfère encore ce second épisode, plus humain, plus fragile, plus profond.
Modifiée
le 29 juil. 2013