N'est-ce-pas un grave exercice dans l'univers de la critique que de s'atteler à une telle œuvre que Pulp Fiction ? Oui, certainement... Pour autant, il n'en est pas moins aisé puisque dès les premières secondes j'ai vécu cette expérience comme une gigantesque claque, ne serais-ce que par l'esthétisme des décors, véritablement soignés aux petits oignons. À cet environnement parfait s'ajoutent des plans particulièrement pertinents (car même des images de seringues ne m'ont pas paru glauques pour deux sous), une bande originale absolument magique et, bien entendu, face à cela, je ne peux que tirer mon chapeau bas. Cet éloge pourrait bien sûr s'arrêter là mais ce serait je crois manquer d'évoquer le plus important, ce qui a rendu le film de Tarantino incontestablement culte ; ses dialogues, ses personnages et son scénario sont bien évidemment ceux qui ont marqué les esprits. Il nous est donc offert une pléthore de profils particulièrement charismatiques, où aucun d'entre eux n'est de trop et sont également, à l'exclusion d'aucun, brillamment joués... C'est en effet un casting époustouflant que ce film, non pas seulement pour les noms en haut de l'affiche, mais surtout pour la pertinence des choix effectués (un Bruce Willis parfait pour jouer au boxeur, une Uma Thurman qui parvient à en devenir attachante, un Samuel Jackson au regard captivant, un Travolta excellent dans le rôle du gangster un brin beauf et je dirais même que les petits rôles comme Fabienne ou la chauffeuse de taxi n'en sont pas pour autant quelconques). Au fond, ce qui porte le plus à l'iration c'est certainement le couple infernal de Jackson et Travolta, de par leurs déambulations sanglantes entrecoupées de répliques cultes au sein de dialogues au réalisme fascinant. Par ailleurs, comment ne pas rajouter à cette description de l'immense réalisation de Tarantino la grande réussite de sa gestion de la confusion temporelle au travers de trois épopées modernes qui s'entremêlent pour notre plus grand plaisir ; le fameux réalisateur a donc réussi à nous fournir une merveille en tous points. Et, puisqu'il faut bien conclure, comme la réponse à un problème métaphysique vaut bien le final d'un panégyrique, je terminerai sur ces quelques doux mots de Vincent : « Il faut que j'aille chier. »