Un bar, un couple amoureux et hors-la-loi puis le générique.
Les bases du cinéma de Tarantino sont posées, il nous immerge dans la jungle de Los Angeles suivre trois histoires de gangsters qui s'entremêlent et se joignent plus ou moins.
Dialogues omniprésents et vifs, ambiance totalement jouissive dans cette jungle où la violence est devenue banale et quotidienne, des personnages cools "comme Fonzie"... c'est un vrai régal de suivre la palme d'or 1994, notamment lorsque les deux malfrats, campés par Travolta et Jackson sont présents. Dès le début, Tarantino montre l'art de banaliser la violence, jouer avec les dialogues (ceux autour du Cheese sont tout simplement remarquables) et alterner avec des scènes d'action où l’hémoglobine jailli de tous côtés.
Alors, contrairement à mes autres visions, celle-ci me déçoit (très) légèrement par sa troisième histoire (la seule sans que le personnage de Travolta ne soit réellement présent) qui m'a paru moins intéressante et surtout un peu trop longue, sans pour autant faire halte au plaisir pris devant ce film, surtout lorsque Travolta réapparaît par la suite. Sans temps mort, Tarantino orchestre avec brio son récit déstructuré et sublime cette jungle en y instaurant une atmosphère chaude, folle et absolument irrésistible.
Mais la réussite de Pulp Fiction doit aussi à cette écriture où le duo composé de Roger Avary et Tarantino fait des merveilles, rendant l'oeuvre jamais ennuyante mais régulièrement drôle et savoureuse. L'habile utilisation de la musique participe aussi à ce festin où se côtoie des chansons funk, rock'n roll ou soûl. Tarantino sublime tout ce qu'il met en scène et le nombre de séquences mémorables ne se compte même plus (la prise de drogue de Mia, les discussions de Travolta et Jackson...) grâce à ce cocktail savant et habile de fun, violence et subversion, le tout sublimé par la musique, les dialogues ou encore la direction d'acteur.
C'est avec génie et une folie contagieuse que Tarantino rafle la palme d'or en 1994 et, dès ce deuxième long-métrage, s'impose comme l'un des réalisateurs les plus brillants et importants de sa génération, ce qu'il confirmera par la suite.