Un couple se délite. Le mari, lassé d'une femme trop froide, va se laisser attirer par une autre. C'est le thème principal de ce long film (presque 2h30). Mais, à mes yeux, ce n'est pas le plus intéressant. Oh ! bien sûr, les portraits psychologiques des personnages sont fouillés, précis, subtils. Mais on devine facilement où le cinéaste veut en venir, et le rythme lent, d'habitude maîtrisé par Ozu, devient un peu ennuyeux.
Par contre, en plus du thème principal, Ozu apporte d'autres réflexions, plus secondaires mais, parfois, plus intéressantes. Ainsi, le film nous montre aussi une description réaliste de la vie d'employé, avec tous ces hommes habillés exactement à l'identique qui font les mêmes trajets tous les jours. Avec cet homme ivre qui nous avoue qu'il n'aurait pas aimé que son fils fasse le même métier que lui. Qu'être employé, c'est épuisant physiquement et moralement.
Vu sous cet angle, on se retrouve vite dans une critique du Japon moderne. Les nombreux plans sur les cheminées d'usine et les bâtiments de béton prouvent bien que l'archipel a changé. C'est là un thème incontournable du cinéma d'Ozu.