Sur un sujet proche, Villeneuve réussit là ou son collègue Nolan avait partiellement échoué sur « Interstellar ». On y parle de l’intime et du collectif, de temps et d’espace, la temporalité étant ici circulaire et non linéaire, elle sert aussi de langage entre les peuples, c’est la belle idée du film, hélas peu exploitée, si ce n’est sur un mode sentimental. Villeneuve se sert d’un habile montage pour illustrer cette idée, é, présent, futur se mélange pour ne former plus qu’un. Le réalisateur assure sur la partie mélodramatique, bien plus que le très lacrymal « Interstellar », l’interprétation sobre et juste de Amy Adams y est pour beaucoup. Visuellement les deux réalisateurs partage une esthétique emphatique commune, brillante, maîtrisée, fascinante. On peut enfin rattacher « Arrival » à une longue tradition de films sur les visites extraterrestres pacifiques, du « Jour ou la terre s’arrêta » de Robert Wise en ant par « Rencontre du 3eme type » ou « Abyss ». Sans égaler ses maîtres, le film est un rejeton tout à fait honorable.