Christian Duguay n'a pas suivi servilement le roman: trop compliqué pour un film. Mais il en a conservé l'essentiel: la paranoïa de Philip K. Dick.
Celà se e sur une planète absolument hostile. Comme toujours les hommes se font la guerre. Il y a deux camps: les bons (vous) et les mauvais (les autres). Chacun a d'excellents arguments. Chacun a fait des saloperies. L'un a utilisé des armes nucléaires, l'autre a laché sur la planète des "hurleurs", machines à tuer tout ce qui vit, qui se répliquent, s'améliorent, mais avec des bugs (comme dans la transmission génétique) et échappent finalement à tout contrôle.
La première génération n'était faite que de machines à tuer, la seconde parvient à s'introduire dans les réseaux informatiques et contrôle l'information. Une autre parvient à imiter l'apparence humaine avec un certain nombre de réponses préparées. Une autre raisonne, discute, argumente, se justifie et plaisante (le rire est-il toujours le propre de l'homme?).
Une autre génération apparait, indetectable, qui a tellement évolué que le héros lui fait cette remarque: "...et vous vous entretuez maintenant...Vous en avez fait du chemin..." C'est alors que cette machine lui montre une nouvelle faculté (mais je ne vous dirai pas laquelle: vous n'avez qu'à le regarder, bande de flemmards) qui pour Philip K. Dick est ce qui fait de l'Homme un être sublime et unique.
Quand elles se reproduisent, où se trouve le limite entre les machines et la vie? Quand elles évoluent, montent des stratégies et ressentent des émotions, qu'est-ce qui les différencie encore de nous?
Au travers de cette évolution accélérée, Philip K. Dick et Christian Duguay nous montrent l'Homme qui, à force de jouer à l'apprenti sorcier, fini par se prendre pour Dieu et qui pourrait bien se faire détruire par sa créature. Nous voici à la place de Prométhée.
Alors petit budget, oui, mais petit film? Série B? Surement pas.