Bon alors c'est du Godard : et vas-y que je te fais n'importe quoi avec le son, et vas-y que je te colle de la philosophie à deux balles, et vas-y que je te coupe la musique n'importe quand, et vas-y que je te place des références bien balourdes, et vas-y que je te colle des ages ridicules, et des ages de comédie musicale encore plus ridicule et vas-y que je te tisse une intrigue sans aucun sens et vas-y que je te monte mon film avec les pieds... Mais qu'est-ce que c'est pénible à regarder comme film ! Alors je me pose une question : est-ce que l'originalité est toujours bonne ? Ce film prouve clairement que non. Parce que peut-être que le film est beau, peut-être qu'il est intelligent, mais il est si déshumanisé, brouillon et ridicule, moi juste je ne peux pas. On a acclamé Godard pour avoir détruit tout ce qui faisait du cinéma un art beau et noble. On a acclamé Godard pour avoir fait des films avec un style quasi nanar. Et le pire, c'est que ce n'est pas comme si c'était original dans la filmo du type : c'est la même démarche qu'A bout de souffle (et A bout de souffle était plus original de ce fait et assez intéressant, là où Pierrot le fou n'est que complaisance d'un type visiblement très fier de sa personne)... Alors quand j'entends que Godard "se renouvelle et renouvelle le cinéma dans chacun de ses film", ça me fait juste hurler.
Bon alors j'ai quand-même mis quatre, parce que le film a des qualités. On a des plans séquence vraiment bons, une patte esthétique très marquée par la récurrence des couleurs bleues et rouges, et il y a des scènes très fortes, notamment le monologue du fou, qui est juste absurde, mais beau... Et je trouve ça fort de réussir à rendre un tel truc beau, ainsi que le "A qui tu parles ? - Bah au spectateur", surprenant et drôle.
Niveau jeu des acteurs par contre je m'attendais à mieux, c'est très inégal (parce que môssieur Godard aime détruire le talent de ses acteurs en les dirigeant (exprès sinon ça ne serait pas un génie) affreusement).
Une oeuvre avec ses qualités, mais inable de prétention et brouillonne au possible. Je pense que je vais m'arrêter là avec le cinéma de Godard : je n'aime pas ce type, et je ne comprends pas qu'on puisse acclamer un gars qui méprise clairement son spectateur en lui balançant des films comme ça au visage.