8.50: Le festin de Bella
Londres: le docteur Godwin Baxter est un chirurgien aux méthodes peu conventionnelles : également professeur il n’hésite pas à confronter ses élèves à de véritables expériences peu orthodoxes: ramener des corps à la vie et en faire des humains aux corps d’adultes avec un cerveau d’enfant. Sa dernière création est Bella, jeune femme s’étant visiblement suicidée en se jetant dans la Tamise. Il va tester le contrôle d’une vie.
Le voici ce retour du magicien de l’horreur au quarantième degré, j’ai nommé Lánthimos. Avec ce qui semble être une réécriture du mythe de Frankenstein qui s’avère une jubilatoire plaidoirie sur la liberté individuelle.
Une première séquence qui plonge tout de suite dans le bain chirurgical et un saut dans le vide insoupçonné mais avec pourtant toute une cause que l’on pense assez vite découvrir lorsque l’origine de Bella nous est montrée. Ça n’est que la pointe du tranchant iceberg.
En traversant une grande partie du monde et transformant cette machine robotique en humain, l’expérience s’avère absolument enrichissante, pour autant bien sûr que l’on connaisse le style Lánthimos : des séquences gores, ici chirurgicales, une certaine soumission féminine provoquant le malaise, même si un peu exagérée; mais surtout une féroce observation critique sur le désir et la possession.
En chef d’un rôle, Bella Emma Stone nous offre une assourdissante et incroyable composition : de parfaite cruche, son personnage va continuer cette entrée peu encourageante par une observation de l’exploitation constituant un plat principal conséquent légitimement indigeste comme les réactions de son personnage, et terminer par un brillant et succulent dessert où le mâle en prend pour son grade.
En accompagnement une reconstitution visuelle d’un pays imaginaire cauchemardesque parfaite, une musicalité toujours unique et au final une envie de plonger face à la prise de conscience réaliste, qu’un café expéditif nous permettra de digérer.
Menu à recommander si connaisseurs du style Lánthimos.