Le retour aux racines et, par la même occasion, à un amour même pas ébauché (ah, les atermoiements de l'adolescence !) avant que le temps et la distance n'empêchent toute possibilité pour celui-ci de se concrétiser... Rien de bien nouveau à l'horizon, côté sujet, pour ce Partir un jour, ayant remporté le César du meilleur court-métrage de fiction.
En outre, les seulement 24 minutes de ce film empêchent vraiment que cette thématique soit pleinement creusée et que les personnages soient véritablement approfondis.
Ben, qu’est-ce qu’il reste ? Du charme et du talent...
Est-ce que les parties chantées — citant Francis Cabrel, les 2Be3, Larusso — étaient nécessaires ? Elles ne nuisent en rien au rythme et à la narration (comme c’est souvent le cas dans les mauvais films musicaux !). Au contraire, cela apporte une énergie supplémentaire. Donc, il aurait été dommage que la réalisatrice-scénariste Amélie Bonnin s’en prive.
Sinon, si l’ensemble a des apparences de comédie romantique assez classique, le réalisme des cadres — il n’y a aucun plan tourné en studio, et cela se voit — apporte néanmoins une authenticité bienvenue. En outre, l’alchimie entre les deux comédiens principaux, Bastien Bouillon et Juliette Armanet, achève de contribuer à rendre cette romance — qui n’a même pas eu la chance d’exister — convaincante.
J’aurais voulu nettement plus de François Rollin — dans le rôle du père du protagoniste masculin — non seulement parce que c’est toujours un plaisir de le voir camper ce qu’il sait faire de mieux, à savoir les types sarcastiques, mais aussi parce qu’il y avait un potentiel scénaristique non négligeable à développer pour ce qui est des relations compliquées entre son personnage et celui incarné par Bouillon.
En résumé, c’est un long-métrage réduit à la taille d’un court. C’est franchement regrettable... euh, attendez, attendez... on me dit à l’oreillette que la cinéaste a tourné, avec les trois mêmes interprètes susmentionnés (sauf qu’il y a une inversion des rôles pour ce qui est des protagonistes !), sur la même thématique, un film — musical lui aussi — de 98 minutes portant le même titre.
Ben alors, à suivre...