Mon oncle.

Des projets cinématographiques sur la figure fascinante et complexe de Pablo Escobar, ce n'est pas ça qui manquait, à commencer par celui imaginé par Oliver Stone. Alors que la plupart d'entre eux semblent avoir sombré dans les limbes (hormis la série Narcos produite par Netflix), c'est finalement l'acteur Andrea Di Stefano qui parvient à en faire le sujet de son premier film en tant que metteur en scène.


Attention toutefois car, si l'ombre du légendaire narcotrafiquant plane au-dessus du film, il n'en est qu'une partie, l'élément perturbateur (et déclencheur) du chemin de croix du véritable personnage principal de Paradise Lost, à savoir le petit ami de sa nièce. Une façon de traiter indirectement du bonhomme qui n'est pas neuve et qui a ses bons côtés, mais qui ici est synonyme de frustration.


Soyons francs, bien qu'interprété avec force et charisme par l'immense Benicio Del Toro, Pablo Escobar pourrait être remplacé par n'importe quel autre bad guy que cela ne changerai absolument pas le résultat final. Bien intentionné, Andrea Di Stefano n'aborde cependant son sujet que superficiellement, déroulant une intrigue convenue et prévisible.


Les images sont belles, la mise en scène, bien qu'impersonnelle, se défend plutôt pas mal, l'interprétation est impeccable (même si Josh Hutcherson, loin d'être mauvais, fait pâle figure face à Del Toro) mais Paradise Lost est loin d'être satisfaisant par rapport à son ionnant sujet, et reste un duel banal et un peu fade, bien que pas désagréable au demeurant.

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le 15 sept. 2015

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Gand-Alf

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