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Beaucoup le savent, mais le répéter ne fera de mal à personne : Joe Dante est un homme indispensable au cinéma. Orfèvre de l’image, inventeur fou, enfant éternel, c’est une créature en jubilation...
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le 3 déc. 2014
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Sorti en 1993 et réalisé par Joe Dante, Panic sur Florida Beach (Matinee en VO) est un film culte pour beaucoup de cinéphiles qui ont grandi dans les années 90. C'est un film que jusqu'alors je n'avais jamais vu, d'un réalisateur que pourtant j'aime beaucoup, surtout pour les deux Gremlins. Il faut dire que c'est un film assez méconnu, n'ayant pas eu beaucoup de succès au box-office au moment de sa sortie. C'est une pure comédie familiale, comme sait si bien le faire Joe Dante. Et même si le film a ses défauts, mais ça j'y reviendrai plus tard, il y a tous les ingrédients pour séduire l'adolescent que j'étais dans les années 90, à savoir un film à pop-corn de qualité et une ode à la pop culture.
Nous sommes en pleine guerre froide entre les deux grands, l'URSS et les États-Unis, qui atteint son apogée avec la crise des missiles de Cuba en 1962. Il y a de fortes tensions entre Kennedy et Khrouchtchev, ce qui alimente la parano et la peur des américains à cette époque. C'est donc dans ce contexte historique que le producteurs de films Lawrence Woolsey (John Goodman) décide de venir en Floride pour faire la promotion de son nouveau film Mant (L'homme fourmi), un film d'horreur révolutionnaire pour l'époque. Il compte tirer parti du contexte du moment, de la peur des gens et de la recherche de frissons.
En parallèle, on suit les aventure de Gene (Simon Fenton) et de son petit frère Dennis (Jesse Lee Soffer) dont le père est absent parce qu'il est en mission à cuba. Petite aparté, le thème du père absent est un thème récurrent dans les teen movie de cette époque et c'est un thème très spielbergien, sachant que Steven Spielberg a produit de nombreux films de Joe Dante dans les années 80 (La Quatrième Dimension, L'Aventure intérieure et bien sûr les Gremlins). Bref, Gene est ses copains habitent dans une base militaire et pour occuper le temps, ils vont voir des films durant la journée (d'où le titre US du film Matinee). Et qui dit jeunes adolescents, dit petites amourettes et histoires d'amitiés.
Panic sur Florida Beach est un film purement nostalgique. Joe Dante avait le même âge que ces jeunes ados dans les années 60 et on sent bien qu'il parle ici de ses obsessions à lui, à savoir son amour des films d'horreur et des productions Roger Corman (le roi de la série B). C'est un pure film de divertissement pour tous âges et à cela, on peut même y rajouter une lecture/vision plus adulte d'une critique sur l'Amérique parano de cette époque de la guerre froide. L'Amérique s'est toujours construite sur la violence et sur la peur à travers différents conflits et ici, le conflit c'est la crise des missiles de Cuba. Et même si le ton du film est bien sûr très léger, on sent tout de même cette peur d'une troisième guerre mondiale et d'un conflit nucléaire. Le film joue aussi sur le contraste entre une Amérique "libertarienne" qui promeut la liberté d'entreprendre et une autre Amérique plus puritaine qui veut censurer certaines œuvres.
Le film est drôle et bien plus profond qu'il n'y parait au premier abord. On a par exemple le personnage de Sandra (Lisa Jakub), une fille rebelle et la potentielle petite amie de Gene, qui ose remettre en doute l'utilité des exercices de sécurité en cas d'attaque nucléaire. Ses petits camarades l'accusent tout de suite d'être communiste et finalement ils ne font que reproduire le schéma de leurs parents. Il y a beaucoup de sous-textes dans le film, peut-être un peu trop, ce qui rend le récit un peu trop bordélique et foutraque, mais généreux. Dans le grand final du film (les trente dernières minutes), ça part dans tous les sens.
Bref, Panic sur Florida Beach est un très bel hommage aux séries b des années 60 et qui en outre se permet de proposer une jolie critique de l'Amérique puritaine de cette période. Le film est drôle et on sent que les acteurs se prennent au jeu, avec un surjeu assumé ... mention spéciale à John Goodman, toujours aussi charismatique et "imposant" devant la caméra. Le film souffre néanmoins d'un rythme assez inégal et d'un scénario foutraque qui fait que par moment on se demande où Joe Dante veut bien nous amener. Malgré ses petits défauts, ça reste le haut du panier du film de divertissement familial.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Naomi Watts
Créée
le 26 avr. 2025
Modifiée
le 26 avr. 2025
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Beaucoup le savent, mais le répéter ne fera de mal à personne : Joe Dante est un homme indispensable au cinéma. Orfèvre de l’image, inventeur fou, enfant éternel, c’est une créature en jubilation...
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le 3 déc. 2014
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le 19 avr. 2015
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Mâtin, quel film étrange ! Premier paradoxe: on est persuadé d'assister à un film des années 80 (années de naissance artistique du Joe Dante), et on est donc étonné d'être é à côté à l'époque (en...
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