J'appelle ça la , mademoiselle... (Et pas n'importe laquelle !)

Plus j'y réfléchis et plus je me dis que ce film, l'air de rien, c'est clairement devenu un de mes classiques en termes de comédie française.

Le personnage est devenu culte avec le temps. Les répliques aussi. Et si, dans un premier temps j'avais tendance à considérer ce Rio ne répond plus comme une continuité qui savait prolonger le tour de force de son prédécesseur Le Caire : Nids d'espions, force m'est de constater qu'aujourd'hui, avec plus de quinze ans de recul, il me reste surtout des souvenirs de ce second opus plutôt que du premier.


« Le général de Gaulle n'avait-il pas dit que toute la était résistante ? »

« Mon père, il était charron, et la mère de la Batte, elle mouffetait pas. »

« Heinrich ?! Un postiche ?! »

Je pourrais en citer des dizaines, par palenquées entières. Je trouve ça juste formidablement ciselé...

Du personnage incarné par Dujardin à cette peinture faite de toute époque et de tout un monde, le décalage est permanent, toujours en équilibre entre bouffonnerie et analyse ; entre regard acéré et contrepied.


Non mais, juste cette blague :

« Depuis quand les Etats-Unis s'intéressent-ils à l'Amérique du Sud ? » La blague n'est ni appuyée, ni expliquée. Pour sûr qu'elle ne sera pas comprise par tous, mais le film s'en moque. Il la fait malgré tout. Et à côté de ça, il va te claquer un énième « tu as tué mon frère à Stadt » sur un accent improbable. Cette jonglerie permanente, tantôt sur de la référence, tantôt sur de l'absurde, tantôt sur un code de cinéma, c'est juste du petit lait.

Je n'ai même pas envie d'en dire plus tant il y aurait trop à dire.


Alors après, oui, c'est sûr, tout n'est pas parfait. Comme dans l'épisode précédent, le contrepoint féminin de l'agent OSS est un peu trop monocorde et vecteur de bonne morale pour ne pas trancher dans le mauvais sens du terme avec tout le reste. Idem, la dimension pastiche de l'ensemble donne mécaniquement à ce spectacle des allures d'aventure sans relief qui peine à décoller, même si ce (très léger) défaut est clairement compensé par une bonne densité burlesque qui se paye même le luxe d'avoir une vraie dynamique narrative.


Bref voilà, sans raison particulière, il fallait que je le dise, là, maintenant. Avec le recul, ce Rio ne répond plus m'apparait de plus en plus comme un bijou de comédie que je me devais de (re)considérer à sa juste valeur.


Bref, félicitations, agent 117. Et merci pour tous ces beaux services rendus..


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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ah ça les César ! Si ça ne tenait qu'à moi...

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le 11 nov. 2017

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lhomme-grenouille

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